Terra Formars - Tachibana / Sasuga

La colonisation de Mars et sa terraformation sont des thèmes phares de la science-fiction. Comment l’Homme réussira-t-il à dompter la planète rouge, à reconstruire et à réchauffer son atmosphère ? Les réponses, des plus farfelues aux plus scientifiquement pertinentes, ont alimenté des décennies d’œuvres. Ken-Ichi Tachibana et Yu Sasuga prennent eux la terraformation pour acquise, mais s’intéressent aux conséquences qu’auront entraîné toutes ces modifications.

On est en 2599. La Terre, exsangue d’une population sans cesse grandissante, a dû chercher d’autres terres d’accueil. Mars s’est de suite imposé comme une solution d’avenir.

 Seul impératif : réussir sa terraformation et la rendre habitable pour l’espèce. En tête de la problématique, faire remonter la température ambiante qui avoisine en moyenne les -60°C. Pour ce faire, il a été décidé d’introduire sur la planète des colonies de cafards, censés survivre et favoriser l’effet de serre.

Quelques années après, une équipe d’astronautes est dépêchée sur place afin de vérifier la réussite du procédé et détruire les cafards restant. Mais personne n’en ressortira vivant. Une deuxième équipe, « Bugs 2 », est alors envoyée en expédition, mais cette fois-ci mieux préparée ; voire génétiquement préparée. Car les minuscules insectes ne se sont pas contentés de rendre l’atmosphère habitable, ils ont aussi muté de façon inquiétante…

Soyons clair d’emblée : même si le pitch insiste sur le processus de terraformation, ce premier volume est des plus bourrins. Tout est en effet prétexte à du découpage en règle et à des gros plans sordides en veux-tu en voilà. Un seinen essentiellement porté sur l’action et la violence donc. Dans ce registre, Ken-Ichi Tachibana s’en sort parfaitement bien. Les néo-cafards sont en particulier bien aboutis et intrigants. Et ce côté très kitch des transformations des humains trouve finalement bien sa place.

Le souci réside en fait ailleurs. On sent bien, à travers des personnages comme le professeur Honda et Alexandre Gustav Newton, ou avec l’évocation de la mystérieuse Rahab, que les auteurs cherchent à introduire un background fourni, et peut-être une intrigue transcendante à cette guerre humains/cafards. On s’y perd malheureusement très vite, et tout cet aspect semble très caricatural. On a le sentiment que les auteurs ont lancé plusieurs pistes narratives au hasard, en se laissant un maximum de possibilité pour la suite du récit.

Ce volume d’introduction de Terra Formars n’est pas exempt de défauts, et en premier lieu ce côté très fouillis du scénario secondaire. Mais l’ensemble reste paradoxalement prenant, violent à souhait et d’une efficacité évidente. Inutile de s’attacher aux personnages, à leur passé évoqué, ils ne feront que passer. On peut être sceptique sur la suite à venir, mais elle méritera de toute façon qu’on s’y plonge, ne serait-ce que pour reprendre une petite dose de violence gratuite.




Scénario : Yu Sasuga - Dessins : Ken-Ichi Tachibana
Editeur : Kaze Manga - Série en cours - 1 tome. 
TERRA FORMARS © 2012 by Yu Sasuga, Kenichi Tachibana / SHUEISHA Inc.


 
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