Apple censure Iznéo qui retire 1500 BD de son catalogue

Réaction à chaud après la lecture d'une news assez… hallucinante. Nous apprenons par Numérama (qui relayait l'info en exclu sur idboox) qu'Apple a poussé la plateforme Izneo à retirer tous les albums pouvant contenir des images à caractère pornographique (sans toutefois donner ni titres, ni exemples).

Résultat : 1500 BD censurées, soit presque 40% du catalogue d'Izneo. Des titres parmi lesquels Blake et Mortimer, Largo Winch ou XIII… Ne sachant quel est le degré de nudité considéré par Apple comme étant dérangeant, Iznéo a taillé large.

Il en ressort évidemment plusieurs problèmes. Le puritanisme américain, se permettant de censurer des oeuvres européennes est peut-être le premier qui nous vient à l'esprit et nous offusque. Mais après tout, la majorité des super-héroïnes de comics américains passent leur vie à moitié nues… ce qui n'empêche pas Marvel et DC d'être très présents sur l'Apple Store… Allez comprendre.
Ensuite, on s'étonne des oeuvres censurées. Blake et Mortimer ? A ce rythme là, il ne va plus rester grand chose de valable, comme le fait remarquer Korben dans sa chronique sur le sujet, même la maman de Cédric s'adonne parfois au bikini… Apple ne faisant pas de nuances entre un Manara et une Kriss de Valnor qui se balade à poil (voir illustration ci-dessus), il est clair que pour Iznéo la sélection n'est pas une mince affaire (et ne parlons pas des décolletés trop plongeants de ces dames).

Un autre soucis concerne les droits des lecteurs. Déjà, de quel droit, une société américaine pourrait se permettre de me dire que je n'ai pas accès à mes Thorgal en version numérique, sous prétexte qu'ils contiennent des scènes de nudité ? Mais au-delà de ça, il y a également un problème par rapport au support (ici iphone/ipad) qui nous indique que si l'on a acheté un produit de la firme à la pomme, nous sommes dépendants de son bon vouloir en matière de publication et en plus pour des oeuvres bien de chez nous.

Il y a certainement d'autres problèmes qui ne me viennent pas a l'esprit tout de suite, mais je pense quand même aux auteurs, qui doivent regarder d'un drôle d'oeil que certains de leurs titres soient jugés comme érotiques…

Tout ceci n'est pas bon pour l'expansion de la BD numérique et nous prouve une fois de plus qu'en matière de diffusion numérique d'oeuvre culturelles, beaucoup de chemin reste encore à parcourir. A suivre…
 


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