Superstar - Busiek / Immonen

Maintes fois repoussé, Superstar de Kurt Busiek et Stuart Immonen est finalement sorti le 3 avril chez Glénat. Un récit sur la condition de super-héros, agrémenté d’un intéressant dossier explicatif en fin de volume sur sa genèse. Pas inoubliable, mais quelques idées pas inintéressantes.

Superstar est, comme son nom l’indique, LE super-héros que tout le monde adule. Il est bien beau, bien blond, et bien souriant. Fils d’un magnat de la presse, il a obtenu ses pouvoirs suite à un malencontreux accident dans la clinique du Dr Schweber dont les recherches nécessitaient nombre de cobayes. 

Son père, prêt à tout pour exploiter les dons de son fils, a choisi de financer le Dr Schweber afin qu’il mette au point une méthode d’accroissement des pouvoirs. Le résultat : les pouvoirs de Superstar augmentent à mesure que la population accepte de lui faire don d’un peu de bio-énergie. Pour ce faire, des  « moximizers » sont installés partout afin de récolter les dons en nature. Mais Superstar commence à doucement se lasser de l’avidité paternelle…

On pense au départ que le super-héros imaginé par Kurt Busiek est une véritable caricature. Même si ce n’est pas totalement faux, il se révèle bien plus intéressant que prévu. En effet, Busiek place au cœur de l’histoire ses interrogations sur sa condition, sa motivation, son rôle et sa place dans la société. Véritable star, il déchaîne les foules et est obligé de se livrer à ce qui ressemble de plus en plus à ses yeux à de la compromission. 

La question centrale devient : puisque ses pouvoirs dépendent de la ferveur populaire, a-t-il d’autre choix que de se livrer à ce grand barnum consumériste, avec concerts, rencontres exclusives et bientôt figurines à son effigie ? Cette approche rend  l’histoire, au départ assez banale, nettement plus intrigante. Les dessins de Stuart Immonen sont plein de peps et collent bien au ton mainstream évoqué avec leurs couleurs flashy.

Superstar se révèle plus intéressant qu’il n’y paraît. Partant d’un postulat éculé, Kurt Busiek réussit une agréable variation sur la solitude du héros, sur sa naïveté aussi. Le dossier documentaire en fin de volume est instructif, en particulier sur la difficulté d’imaginer visuellement un super-héros sans trop retomber dans une resucée.


Scénario : Kurt Busiek - Dessins : Stuart Immonen
Editeur : Glénat Comics - Récit complet.




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