La guerre des Sambre - Werner et Charlotte 1

C'est dans un château des alentours de Vienne, en Autriche, que nous assistons à la rencontre de Charlotte de Sambre et Werner Von Gotha, futurs parents de Maxime-Augustin, père d'Hugo et grand-père de Bernard Sambre.

Si l'on pouvait encore douter de la santé mentale d'Hugo à la fin du premier cycle de La Guerre des Sambre, les événements qui nous sont contés dans ce nouvel épisode ne permettent plus le doute. La théorie de la guerre des yeux a bien des origines troubles et plane sur la famille Sambre depuis bien longtemps.

Comme l'appuie la citation de Freud qui introduit ce nouveau pan de l'histoire : "Nous postulons l'existence d'une âme collective et la possibilité qu'un sentiment se transmettrait de génération en génération, se rattachant à une faute dont les hommes n'ont plus conscience ou le moindre souvenir". Et si Maxime-Augustin douta jusqu'à son dernier souffle de ses origines, le passé de ses parents dépeint ici vient nous confirmer qu'il en avait toutes les raisons du monde.

L'album s'ouvre d'ailleurs sur le décès du père d'Hugo, reprenant ainsi un des derniers instants du cycle précédent. Quelques repères chronologique viennent éclairer la scène de cette descente dans l'arbre généalogique de la famille aux yeux de cendre. Ajoutant et accentuant les aspects mystiques de cette fatalité, nous découvrons un nouvel amour naissant entre un membre de la famille Sambre et une personne aux yeux rouge vif, le tout sous le regard d'une mère omniprésente et manipulatrice.

Yslaire réintroduit dans ce cycle plusieurs éléments historiques. Charlotte a pour meilleure amie Marie Antoinette avant que celle-ci ne rejoigne Versailles, plusieurs allusions sont faites à Voltaire, Rousseau et l'on assiste même à la présentation du premier opéra d'un jeune prodige allemand. Tout comme Sambre était inscrit dans le dans le cours de la révolution de 1848, le passé de ses ancêtres est également ancré dans un contexte historique très fort.

Marc-Antoine Boidin succède à Bastide et Mezil aux dessins de ce nouveau cycle. Apportant une nouvelle approche en particulier dans la colorisation, le dessinateur parvient à restituer l'identité de la série avec ses tons sépias si caractéristiques. Plus de jeux de matières donc, mais des aplats de couleurs soigneusement choisies, des jeux d'ombres et lumières, un trait très fin, gracieux et extrêmement précis dans ses représentations architecturales.

Nous pénétrons avec ce nouveau cycle dans l'intimité de la jeune Charlotte, encore bien loin de se douter du poids que représente l'héritage familial. Yslaire nous entraine encore plus loin dans sa saga théâtrale et historique et l'on se laisse emporter avec délectation.



Scénario : Yslaire - Dessins : Marc-Antoine Boidin
Editeur : Glénat/Futuropolis - 1 tome. (Cycle en cours)


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