Victorian Undead : Sherlock Holmes contre les zombies

On continue à surfer sur la vague zombie avec Victorian Undead, sous-titré Sherlock Holmes contre les zombies, de Ian Edginton et Davide Fabbri. Au vu de la couverture, étonnante et réussie, je m’attendais à une bonne parodie des familles, un brin barrée. Mais au final, comme une grande majorité de la production dérivée des aventures du célèbre détective, les auteurs ont en partie respecté leur classique.

L’histoire démarre par un flashback, nous ramenant en 1854 alors qu’un météore traverse le ciel londonien, emmenant dans sa traîne un mal profond et inconnu. Et, comme un malheur n’arrive jamais seul, c’est forcément sur l’East end que s’abat cette vague de peste zombie. Les gens meurent, reviennent à la vie et contaminent les vivants, la chanson est connue.

Les services secrets réussiront à contenir la menace, ensevelissant au passage une partie de la ville pour prendre le maximum de précautions. Mais 44 ans après, à l’aube du XXe siècle, le mal refait surface. Sherlock Holmes, revenu d’entre les morts après l’épisode des chutes du Reichenbach, est bien évidemment le mieux placé pour enquêter là-dessus. Surtout que l’homme à l’origine de ce regain de peste est bien connu : le «Napoléon du crime», Moriarty! 

Comme dit en introduction, le scénario de départ semblait pour le moins farfelu : avec ce côté très série B de la couverture, ça ne laissait pas présager une véritable histoire, construite autour d’une intrigue développée. Bon, on ne va pas se mentir non plus, le tout reste quand même très entendu.

Mais on sent à travers le scénario la patte d’un auteur qui a lu attentivement l’œuvre de Conan Doyle, et ça, pour les holmésiens en herbe, ça fait toujours plaisir. Watson n’est pas le benêt de service, il est intelligent et sa relation avec Holmes est profonde ; Mycroft, le frère de Sherlock, est également bien utilisé. Graphiquement, Fabbri s’en sort haut la main. Les décors sont fouillés, les plans très variés et le rendu des scènes d’action est de bonne facture.

Edginton et Fabbri réussissent une belle variation sur le légendaire détective, en introduisant un élément fantastique sans (trop) dénaturer le mythe. Ces deux habitués des adaptations (Alien, Predator, la planète des singes, Starship troopers, Star Wars,…) optent pour un découpage très cinématographique, rythmé et visuellement soigné. Seul bémol, commun à de nombreuses relectures actuelles : le trop-plein d’action, là où l’on aimerait parfois voir Holmes disserter et aiguiser son sens de l’observation et de la déduction.



Scénario : Ian Edginton - Dessins : Davide Fabbri - Editeur : Panini Comics 
Collection 100% WildStorm.





Vous avez aimé cette chronique ? Pensez à vous inscrire à la newsletter et/ou au flux RSS pour être informé des prochaines publications.