Ces BD qui ont marqué mon année

Cette fois, c’est à moi que revient l’insigne honneur de présenter mes coups de cœur de l’année écoulée. Comme toujours dans ce genre d’exercice, c’est très subjectif et forcément non exhaustif, mais enfin, ça me ressemble.

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Asterios Polyp / David Mazzucchelli

Si je ne devais retenir qu’un titre, ce serait cette petite merveille signée Mazzucchelli et primée au dernier festival d’Angoulême. A travers le récit de la vie d’Asterios Polyp, de son statut de brillant architecte « de papier » à sa déchéance, l’auteur développe des trésors d’ingéniosité pour rendre son propos vivant, palpable. Un roman graphique exigeant qui touche au sublime !

Body world / Dash Shaw

Les aventures de Paulie Panther, botaniste rédigeant une somme sur les effets hallucinogènes de la flore nord-américaine, de passage dans une petite ville résidentielle. Intrigues multiples, des cartes, des plans, des visions de trip, un format délirant,… De la campus novel sous ecsta, par l’auteur du déjà très remarqué Bottomless Belly Button.
Manabé Shima / Florent Chavouet

Je me souviens avoir découvert son Tokyo Sanpo, superbe carnet de voyage, assez tôt. Suffisamment pour avoir lu sur son blog qu’il ne trouvait pas encore d’éditeur prêt à financer un deuxième voyage. Depuis… bah depuis son travail a trouvé un large public et un succès mérité. Dans Manabé Shima, du nom d’une petite île de pêcheurs, il dessine à nouveau le quotidien, les détails insolites, la faune, la flore, avec un regard tendre et rieur. C’est beau, intelligent et dépaysant. Que demander de plus ?


 La plaine du Kantô / Kazuo Kamimura

Une œuvre qu’il m’est difficile de décrire tant elle m’a touché. Le sous-titre, « images flottantes de la jeunesse », résume la finesse du récit et la mélancolie qui le traverse. Le dessin est d’une incroyable modernité pour ce manga écrit en 1976, véritable chaînon entre les premiers grands mangakas et les modernes comme Urasawa.



Intégrale / Carl Barks

Un achat un peu impulsif, en souvenir de mes lectures de Picsou magazine étant gosse, qui est finalement devenu une vraie redécouverte. Carl Barks fut probablement l’auteur le plus talentueux de Disney : créateur de Picsou, Gontran Bonheur, Geo Trouvetou, des Rapetou, il fut aussi cet incorrigible retors qui mettait du peps aux productions disneyennes, avec des pin-ups, des références culturelles et un esprit volontiers frondeur. Les 24 volumes prévus ne seront peut-être pas tous indispensables, mais un ou deux, oui !

La petite bombe de la fin d’année chez Ankama. Ca se passe à Baltimore, dans les quartiers pauvres, et ça dépote. Trois regards : celui encore naïf d’un groupe de gamins qui squattent autour de l’épicerie de Mr Friedman, celui désenchanté de Washington, de retour d’Irak et déjà rattrapé par les créanciers, et enfin celui halluciné de Ellisone, caïd local libéré après trois décharges de chaise électrique. Un dessin étonnant et un scénario en béton. Il faudra désormais compter avec Aurélien Ducoudray.


Bride stories / Kaoru Mori

Partant d’une histoire simple au possible, un mariage arrangé entre deux gamins dans l’Asie centrale du XIXe, Kaoru Mori en met plein la vue. Les étoffes et les drapés, malgré le noir et blanc, resplendissent, et on peut lire toute la complexité des situations dans un simple regard. On vit au rythme du village, on se passionne pour son artisanat, bref…envoûtant !

Royal space force / Warren Ellis & Chris Weston

Une réédition d’un récit de Warren Ellis, avec Chris Weston au dessin. Uchronie trouvant son point de divergence durant la seconde guerre mondiale au moment de l’opération Paperclip (passage à l’ouest des scientifiques nazis), l’histoire raconte comment l’Empire britannique a gagné la course aux étoiles et domine désormais le monde. Dans ce récit dense et passionnant, Warren Ellis prouve encore une fois son talent de scénariste. Chris Weston n’est pas en reste avec des planches de toute beauté.

Polina / Bastien Vivès

Avec l’histoire de cette jeune danseuse atypique, des premiers cours à la consécration, Bastien Vivès réussit à exprimer la grâce et la puissance d’un art en quelques traits. La relation maître/élève est élégamment traitée, sans (pour une fois) tomber dans les poncifs érotomanes qui entourent souvent le monde de la danse. Et si vous êtes en manque de piment, vous pouvez toujours aller faire un tour du côté des Requins Marteaux et de ses Melons de la colère




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