Lost Paradise - Toru Naomura

Sorti début mars, le premier tome de Lost Paradise s’annonce comme un shôjo-ai dès la couverture et les premières pages. Pas habitué du genre (c’est le moins que l’on puisse dire vu que je ne me souviens pas en avoir lu un seul !), le titre réussissait à éveiller chez moi une certaine curiosité. Las, rien ne m’a convaincu. Mauvais public ?

Sora, jeune fille naïve comme il faut, a toujours rêvé de devenir un chevalier servant venant sauver la belle princesse des griffes du mal. Bon, pour l’instant ça reste un simple rêve de gosse, mais elle aura bientôt l’occasion de le réaliser.

En cette rentrée scolaire elle intègre en effet le prestigieux campus d’Utopia fondé par l’entreprise Iwahijiri. D’abord flattée de retrouver la jeunesse dorée japonaise, elle va vite comprendre que si les garçons s’y plaisent plutôt bien, pour les filles c’est une toute autre histoire. Le patriarcat qui régit l’entreprise-mère se retrouve en effet dans l’organisation sociale de l’établissement : les filles y sont toutes assujetties à un garçon, qui peuvent les manipuler notamment pour jouer à l’hexagram, jeu de combat de réalité virtuelle. Une faille dans le système va permettre à Sora d’y participer comme un garçon et ainsi de sauver ses petites copines.

Bon, le décor est vite planté, manichéen au possible : les filles sont faibles et gentilles (sauf l’héroïne qui est quand même balèze), les garçons bêtes et méchants. Ok, après tout, on n’est rarement loin de ce genre de stéréotypes dans pas mal de titres. Mais ici, tout semble bancal et ridicule : et en premier lieu, cette entreprise dont les présidents sont « de père en fils de gros misogynes », ce qui suffit à expliquer l’esclavagisme mis en place. Voilà, voilà…

Graphiquement plutôt agréable à l’œil, on s’ennuie cependant vite dans cette histoire très redondante (combat, fille sauvée, combat,…). Finalement, on est assez proche de la consistance d’un scénario de porno, c'est-à-dire sans intérêt aucun. On pourra toujours arguer de l’inexpérience de Toru Naomura dont c’est semble-t-il la première série ; reste que c’est édité, et que je me demande bien pourquoi.

Conscient que je ne fais probablement pas partie du public-cible, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur le pourquoi d’un tel titre : un scénario des plus minces, peu de rebondissements, un dessin certes agréable mais pas transcendant non plus. Pas grand-chose d’autre à en dire. Je passe.




Scénario & Dessin : Toru Naomura -  Editeur : Ki-oon - en cours - 1 tome.  
© Toru Naomura / SQUARE ENIX CO., LTD.




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