Vers une culture entièrement dématérialisée ?

C’est l’annonce du jour dans le monde du jeux vidéo, Sony annonce ne plus sortir de jeux AAA first-party sur Playstation Vita. Un jeu AAA, selon la définition de JeuxOnline, est « un jeu ou un MMO bénéficiant d'un budget considérable et escomptant des retombés financières non moins considérables. Un « MMO AAA » dans l'industrie du jeu peut être comparé à un « blockbuster » dans l'industrie cinématographique. »

En gros, on peut s’imaginer que Sony va miser à fond sur le dématérialisé et le remix HD de certains jeux (sans compter les jeux indé). Puis il y a aussi les jeux en stream qui vont arriver, certainement d’ici la fin d’année avec le Playstation Now. En gros, on achètera un jeu démat’ (pour un prix bien moindre qu’une version boite, du moins, espérons-le…) et on pourra y jouer sur n’importe quel support (PS3, PS4 ou PS Vita).

L’avantage pour Sony : pas (ou moins) de piratage, plus de marché d’occasion, plus de version boite donc plus de coûts de stockage, de distribution etc. Cela est peut-être aussi issu d’une réflexion sur le fait que dans les grandes villes les gens vivent dans des logements de plus en plus petits et qu’avec la surpopulation ce n’est pas prêt de s’améliorer. On dématérialise tout ce qui peut l’être et on gagne de la place…

Mais pourquoi je vous parle de jeux vidéo ? Parce que ces annonces sur ce que va certainement devenir à court terme notre paysage vidéoludique me fait penser à un autre concept, exploité dans l’excellent film d’animation « Summer Wars ». Surement aussi parce que cela remet en cause l’idée de la licence globale.

Ce que cela sous-entend ? Tout simplement qu’à terme, toute oeuvre qui pourra être dématérialisée passera par un tel système (pour la musique nous sommes déjà bien dedans avec Deezer ou Spotify et il y a déjà des offres pour les films et séries). Et après tout, beaucoup ont déjà lâché leurs logiciels de bureautiques classiques pour passer sur le Cloud…
Et donc, dans la logique, nos livres et bande-dessinée devraient finir par subir le même sort. Car même si beaucoup sont encore attachés au format papier et à l’aspect collection, il n’en sera peut-être pas de même avec les futurs générations, qui ont déjà pris l’habitude de consommer tout de suite (avec l’achat online) et en dématérialisé. Dans Summer Wars le concept est poussé à l’extrême et même les administrations proposent ce genre de services.

Puis il y a la notion de « contrôle » par les éditeurs derrière tout cela. Réduisant les intermédiaires et réduisant les coûts de production, ils espèrent certainement faire survivre leurs offres de façon économiquement viable. Des offres comme UltraViolet nous permettront d’acheter dans un premier temps la version matérielle d’une oeuvre avec son code pour débloquer les démat’ en même temps, puis dans un deuxième temps nous proposera peut-être de leur envoyer nos versions matérielles en échanges de versions dématérialisées…

En 2025, avec l’avènement de la fibre et du ultra haut débit, tout sera entièrement dématérialisé et nous pourrons bénéficier de contenu de plus en plus lourd.

Quelle sera la rétribution des auteurs/concepteur/réalisateurs/compositeur avec une telle offre ? Nos dvdthèque, ludothèques et bibliothèques ne seront-elles alors que des vestiges de « vieux » collectionneurs ? L’avenir nous le dira.




Les images sont issues de Summer Wars - © 2009 SUMMERWARS FILM PARTNERS


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