Astro City : Des ailes de plomb
"Cela s’appelle l’ironie, mon jeune Carlie. C’est comme ça que la nature nous conseille de ne pas prendre les choses trop à cœur."
Petit, Carl Donewicz voulait ressembler aux anges, ces super héros luttant contre le crime. Pour cela il a demandé de l’aide à Donnelly Ferguson, un mafieux influant, qui lui a fait rencontrer un savant, capable de le transformer. Il en est ressorti avec un corps indestructible recouvert de métal…et une dette envers Ferguson. Il devient SteelJack et pour s’acquitter de sa dette accomplit les sales besognes qu’on lui demande. Mais il fini par se faire prendre.
Maintenant il a purgé sa peine et sort de prison pour retrouver son vieux quartier de Kiefer Square à Astro City. Il a passé sa vie à fuir, mais il est toujours là. Il ne veut plus rêver, n'en voit plus l'intérêt. Il est connu en tant que super-vilain ce n’est donc pas évident pour se réinsérer dans la société et trouver un travail.
Quelqu’un assassine les crapules du quartier, comme SteelJack est indestructible et qu’ils n’ont pas d’autres recours, ils lui demandent d’enquêter, pour trouver qui s’en prends à eux et le livrer à la police. Faute de réussir à trouver un autre boulot, il accepte contre son gré et risque à tout moment de violer sa conditionnelle alors qu’il n’aspire qu’à la tranquillité d’une vie "normale".
La suite de l’histoire illustre les témoignages qu’il récolte lors de son enquête et qui ne font que le conforter dans sa morosité. Il ne voulait pas être un super-vilain et ce qu’il est devenu aujourd’hui le déprime. Malgré tout il poursuit ses recherches. Trouvera-t-il le coupable avant de lui-même se rendre à nouveau coupable d’un quelconque méfait?
Les dessins sont agréables, les décors du quartier reflètent bien l’état d’esprit général. L’utilisation de textures pour certains fonds de cette colorisation numérique n’est pas toujours judicieux, mais heureusement pas surexploité.
Du côté du scénario, à part quelques anecdotes comiques par rapport au fait d’avoir une peau en métal, l’ambiance de ce comic est plutôt maussade à l’image de son personnage et de son quartier.
La plupart des super-vilains dépeints ici ont en commun un besoin de reconnaissance et d’amour qui les a poussé à faire de mauvais choix. Au final ce sont des losers, des gars pas assez forts, intelligents ou courageux pour être du bon côté.
Le personnage de SteelJack fait presque pitié. Et tout autant qu’il traine sa mélancolie, j’ai traîné à finir ce comic. Le suspense mets du temps à se mettre en place et il n’y a que vers les deux derniers chapitres que j’ai commencé à le ressentir. L’histoire est convenue, le final intéressant. Plus que dans la résolution de l’enquête, c’est l’évolution des ressentiments de SteelJack que j’ai aimé dans cette fin. Pour pleinement apprécier ce volume, je pense qu’il est conseillé d'avoir lu les autres numéros de la série Astro City. Ce recueil contenant les numéros 14 à 20.
Scénario : Kurt Busiek - Dessins : Brent Anderson - Editeur : Panini Comics
Vous avez aimé cette chronique ? Pensez à vous inscrire à la newsletter et/ou au flux RSS pour être informé des prochaines publications.