Le Maître de Jeu - Corbeyran/Charlet/Horne

Le Maître de Jeu fait partie de L’Univers des Stryges crée par Corbeyran. Ce sont quatre séries partageant le même univers, mais qui peuvent être lues indépendamment les unes des autres. Le Maître de Jeu se découpe en deux cycles (tomes 1 à 3 et 4 à 6). 

Quentin est un jeune garçon handicapé moteur. Il vient d’emménager avec ses parents dans une vieille maison lugubre et délabrée. Et cela ne l’enchante guère. Il ne lui reste que son ordinateur et internet pour s’occuper dans cette demeure, en attendant qu’on y fasse les travaux nécessaires à ses déplacements en fauteuil roulant. Un soir, profitant de l’absence de ses parents, il se rend à la cave et découvre un vieux manuscrit relatant des événements s‘étant déroulés en 1869 et qui ont valu à son auteur de se faire interner.

Parallèlement, la société de développement de jeux Final Soft vient d’embaucher Kyle Mac Allister, maitre de jeu de renom, afin que celui-ci teste grandeur nature leur dernier concept. Son travail va être de réunir les meilleurs joueurs du moment et les guider dans une quête organisée sur une île à la recherche d‘un grimoire traitant d‘une race ornithomorphe oubliée : les Stryges. Il ne tarde pas à réunir son casting de rôlistes. Mais, à peine arrivés dans le village abandonné de l’île, des événements plus qu’inquiétants se produisent…


D’autres personnages les retrouveront dans ce village par la suite. Et la situation va devenir de plus en plus morbide et sanglante. Jusqu’à la découverte des secrets que renferme l’île sur ses anciens habitants.

Il y a d’innombrables références parsemées dans les décors : Un poster de "Kabbale" (la série de Grégory Charlet), une affiche de "Vampire, la mascarade" (jeu de rôle fantastique très connu), des tee shirts Spider-man, Superman, "Scully for ever", Totoro (la mascotte des studios Japonais Ghibli)… Il n’y a pas l’ombre d’un doute nous sommes bien dans un univers de geeks, entre les gosses passionnés d’internet qui publient un fanzine et les amateurs de jeux de rôle, tout y est. 


Ajoutez à cela l’influence de H.P. Lovecraft et sa mythologie et vous avez les ingrédients de base de ce récit. Corbeyran distille ses infos au compte goutte. Il en donne suffisamment pour que l’on arrive à comprendre certaines choses par nous-même, mais conserve une trame de scénario suffisamment bien huilée pour nous laisser le goût du suspense.


Grégory Charlet est au commandes des dessins et couleurs des quatre premiers tomes. Les décors de la ville abandonnée et des autres bâtiments que l’on peut voir dans la série sont très détaillés. Le style général rend bien l’ambiance angoissante de cette histoire.


Mais à partir du tome 5 il y a un changement de dessinateur et c’est Horne qui reprend les rennes. Ce changement est un peu regrettable, ne serais-ce que pour conserver l’identité visuelle de la série. Mais Horne ne s’en tire pas trop mal et on s’adapte assez rapidement à ce changement. Il possède par ailleurs un style graphique un peu particulier, certains dessins n’ayant pas de contours donnant des cases faites d’aplats de couleurs. Mais ce n’est pas désagréable en soi (bien que j'aimais beaucoup plus le style de Charlet...).


Si vous n’avez jamais rien lu sur l’univers des Stryges cette histoire vous donnera peut-être envie d’en savoir plus et de lire les autres séries. Dans le cas inverse, Le Maître de Jeu est un bon complément de lecture et d'approfondissement de cet univers.


Scénario : Corbeyran - Dessins : Charlet/Horne - Editeur : Delcourt
Série Terminée – 6 tomes.





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