Les gardiens des enfers - Alcante / Matteo
Jack Jones est un jeune gardien de phare. Comme tous les bleus dans le métier, il débute dans un phare de haute-mer, un « enfer ». La perte de sa main gauche au cours d’une mission de sauvetage lui permet d’être muté dans un environnement plus clément, à South Stack, sur une presqu’île.
Devenu l’assistant d’Henry Bowen, il ne tardera pas à comprendre qu’il a quitté un enfer pour un autre, bien plus réel. D’étranges évènements ont effectivement cours, à commencer par l’inculpation pour meurtre de son prédécesseur…
Alcante ne pouvait choisir de lieu plus adéquat qu’un phare pour conter cette histoire aux frontières du fantastique. Lieu de solitude par excellence, nombreuses sont les légendes entourant le quotidien de ses gardiens. Dans un esprit proche des récits de Lovecraft, le scénario tente de rendre ces mythes réels, palpables. Et n’y parvient pas vraiment.
Car là où l’on attendrait du mystère, une horreur « induite », le récit se montre beaucoup trop explicatif, hésitant constamment entre précision documentaire et développement de l’intrigue. Au final, l’introduction et les flashbacks, sans être en soi inintéressants, plombent le cœur de l’histoire en ne lui laissant que peu de pages.
Le dessin de Matteo rehausse franchement le niveau, alliant précision du trait et expressionisme. La couverture est en particulier très réussie, de même que toutes les scènes de tempêtes, la nuit, avec une mer déchaînée. On sent que Matteo s’est complètement approprié cet univers de bout du monde, qu’il réussit à faire vivre malgré les faiblesses scénaristiques.
Un titre décevant, qui peine à trouver sa cohérence, et nous laisse un peu sur notre fin. Dernier bémol : le choix de conserver les vrais noms des deux gardiens (ceci est expliqué dans le dossier proposé en fin d’ouvrage, bien réalisé et instructif) en leur prêtant des actions condamnables et totalement inventées semble tout de même franchement maladroit !
Scénario : Alcante - Dessins : Matteo - Editeur : Glénat - One Shot.
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