Milady de Winter - Agnès Maupré
Tout commence par une renaissance. Milady, pendue par son mari le Comte de la Fère, réussit à s’extirper de ses liens. De son corps nu, on ne retient que son incroyable énergie vitale et la marque au fer rouge laissée sur son épaule, symbole de son infamie. Fuyant alors vers l’Angleterre, elle y rencontrera Lord de Winter qui, subjugué, l’épousera sans attendre. Ainsi commence l’histoire de Milady de Winter.
Son destin sera marqué par les désillusions, femme forte mais esseulée dans un monde d’hommes.
Elle n’hésitera pas un instant à endosser le rôle d’espionne que lui propose le Cardinal de Richelieu, guidée par le dépit et la vengeance, et se retrouvera ainsi mêlée à l’affaire des ferrets de la Reine. Personnage secondaire des romans de Dumas, elle devient héroïne sous la plume d’Agnès Maupré.
Elle n’hésitera pas un instant à endosser le rôle d’espionne que lui propose le Cardinal de Richelieu, guidée par le dépit et la vengeance, et se retrouvera ainsi mêlée à l’affaire des ferrets de la Reine. Personnage secondaire des romans de Dumas, elle devient héroïne sous la plume d’Agnès Maupré.
Parler de « plume » n’est pas un vain mot. Conservant le souffle épique des écrits originaux, Agnès Maupré réussit à le mettre au service du personnage, dans une succession de scènes bien maîtrisées qui apportent chacune du relief à Milady. Car elle est bien l’unique préoccupation, les autres, mousquetaires, ducs, Reine, ne lui servant que de faire-valoir. La narration, faite d’ellipses et de concision, trouve le ton juste et révèle un véritable talent scénaristique.
La qualité du scénario ne doit cependant pas faire oublier le dessin qui, à l’image de Milady de Winter, allie finesse et passion. Capable de précision, le trait sait se faire plus expressif, plus symboliste pour donner corps aux sentiments. Le prologue en est le parfait exemple, réussissant à rendre palpable l’étouffement et l’instinct de survie de l’héroïne. De l’ensemble se dégage une sensualité délicate et enivrante.
On ne trouve rien à redire à ce premier tome, servi par un beau travail éditorial qui confirme les qualités grandissantes d’Ankama. Agnès Maupré fait de Milady un personnage d’une incroyable modernité, forte et touchante, aux prises avec la dureté d’un monde qui ne laisse que peu de crédit aux femmes. Pas sûr que Dumas aurait fait mieux…
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