Punisher MAX : Le Caïd - Aaron / Dillon
Après avoir difficilement vécu l’abandon de Garth Ennis, le Punisher revient sous la plume de Jason Aaron pour une entrée en matière assez époustouflante mettant notamment en scène de vieux habitués : le Caïd et Bullseye. Du très lourd !
Frank Castle, fidèle à ses habitudes depuis une trentaine d’années, cuisine sévèrement un mafieux. Si celui-ci se refuse un temps à jouer les balances, le pouvoir de persuasion du Punisher est tel qu’il sera mis sur la piste d’un conclave secret, réuni à la demande de Don Rigoletto. Excédés de subir sa loi depuis si longtemps, les pontes des grandes familles de la mafia se décident à régler une bonne fois pour toutes le cas Castle. Don Rigoletto, épaulé par son homme de main, leur propose une solution originale.
Un plan en deux temps : tout d’abord relancer la légende urbaine du Caïd, Capo di tutti capi mythique qui règnerait en secret sur les familles mafieuses ; cette première partie étant un moyen de détourner un peu l’attention du Punisher en attendant que la seconde partie du plan se mette en marche : son assassinat. Un seul homme semble être en mesure de remplir cette mission, et Don Rigoletto se charge de le faire venir à New York. Quant au Caïd, son homme de main semble être la personne idéale pour incarner le personnage. Son nom ? Wilson Fisk…
Jason Aaron frappe un grand coup avec ce premier récit complet de Punisher Max !
L’intrigue est concise, efficace, et s’appuie sur les valeurs sures que sont le Caïd et Bullseye. En jouant habilement sur les flashbacks, Aaron assure au récit un rythme effréné tout en donnant de l’épaisseur aux personnages. La violence est bien entendu omniprésente, souvent brute, mais jamais gratuite. Une scène a particulièrement retenu mon attention : lorsque Fisk se décide à éliminer Mamma Cesare, vieillarde incontournable des clans mafieux qui inspire le respect à tous. Il se rend dans son manoir ; elle sort de la douche, nue, lui demande le droit de s’habiller afin de préserver son honneur ; lui se retourne, elle sort un fusil à pompe, le met en joue et dit à celui qui est devenu le Caïd : « T’es aussi bête que t’es gros, Fisk ! » Un vrai régal !
Graphiquement, rien à redire. Steve Dillon, habitué des grandes heures de la série, remplit parfaitement son office. Le dessinateur de Preacher met merveilleusement en scène cette violence froide qui sévit tout au long de l’album, et en particulier lors de l’affrontement bestial, primitif entre Punisher et Bullseye. A noter que pour parfaire le tout, on retrouve à la fin de l’album les couvertures originales signées Dave Johnson, tout simplement sublimes.
Un gros coup de cœur pour ce premier récit rebaptisé Punisher Max ! Tout est béton, on reste scotché de la première à la dernière page par cette histoire façon roman noir. Une seule envie à la fin de la lecture, avoir rapidement le prochain entre les mains ! Garth Ennis a trouvé son successeur légitime sur la série en la personne de Jason Aaron.
Scénario : Jason Aaron - Dessins : Steve Dillon - Editeur : Panini Comics - Récit complet.
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