Art Ludique - Kriegk / Launier
Paru à l’automne chez Sonatine Editions, Art Ludique de Jean-Samuel Kriegk et Jean-Jacques Launier se propose de dresser un panorama de nombre d’artistes de l’ombre, et par là même de leur rendre un vibrant hommage. A la croisée de la BD, du jeu vidéo et de l’animation, les auteurs tentent de définir une nouvelle catégorie artistique et picturale.
L’ouvrage s’ouvre sur un historique de la BD, du jeu vidéo et de l’animation, à travers trois grands « bassins culturels » de ces disciplines : l’Europe francophone, les Etats-Unis et le Japon. Bien documenté, ce chapitre retrace les grandes étapes de l’art ludique, mettant notamment en avant sa volonté de mondialisation et de multiculturalisme.
Les auteurs s’essaient ensuite à un travail plus ardu : définir l’art ludique. « Figuratif et narratif par essence, car toujours au service d’une histoire, l’art ludique est souvent collectif et collaboratif et ses protagonistes sont généralement réunis en studio. […] Les artistes ne se bornent aujourd’hui plus à travailler sur de la bande dessinée, ou du cinéma, ou du jeu vidéo, mais s’envisagent de plus en plus souvent comme des illustrateurs, des créateurs d’imaginaires au service de ces trois formes d’expression. »
Et c’est globalement là que le bât blesse. De définition, on se retrouve finalement avec un descriptif de son artisanat : les studios, la place de salarié des artistes, la question du copyright,… et ce qui en découle sur sa place minime dans le marché de l’art. Il y a évidemment de nombreux autres points abordés, mais c’est ce qui ressort de façon globale de cette première partie « théorique » : un éternel positionnement par rapport à l’art « officiel », sa reconnaissance et les sommes qu’il dégage.
Ce positionnement laisse véritablement une impression étrange, une sorte de tentative désespérée de justifier cette utilisation du vocable « art ». Mais la faiblesse de l’analyse, bien qu’abondamment documentée, tend à provoquer l’inverse de l’effet escompté. Précisons que Jean-Jacques Launier est le fondateur de la galerie Artludik à Paris, précurseur dans l’exposition et la vente d’originaux issus de la BD, du jeu vidéo, etc. Ceci explique probablement la grande part laissée dans l’ouvrage aux aspects marchands de cet art (notamment cette ridicule annexe listant les ventes d’œuvres issues de l’art ludique…), sans pour autant qu’on puisse y voir une tentative de com’ délibérée.
Car la deuxième partie de l’ouvrage, consacrée aux grandes figures de l’art ludique, est tout bonnement passionnante, et offre un magnifique hommage à tous ces créateurs de l’ombre (pas que puisqu’on y trouve également des artistes connus de tous comme Hayao Miyazaki). John Howe, Mike Defeo, Shigeru Miyamoto, ou plus près de nous Aleksi Briclot et Sylvain Chomet, tous sont présentés dans des articles conséquents et richement illustrés.
Art Ludique est un magnifique plaidoyer pour ces artistes, qui œuvrent pour la plupart au service d’une industrie de l’entertainment et qui développent pourtant une incroyable créativité. On aurait finalement aimé un peu plus de portraits, tant ils sont réussis, et un peu moins de discours, plutôt bancal pour le coup. Mais malgré ses faiblesses théoriques, ce livre signé Jean-Samuel Kriegk et Jean-Jacques Launier reste un ouvrage de toute beauté et véritablement passionnant.
Et c’est globalement là que le bât blesse. De définition, on se retrouve finalement avec un descriptif de son artisanat : les studios, la place de salarié des artistes, la question du copyright,… et ce qui en découle sur sa place minime dans le marché de l’art. Il y a évidemment de nombreux autres points abordés, mais c’est ce qui ressort de façon globale de cette première partie « théorique » : un éternel positionnement par rapport à l’art « officiel », sa reconnaissance et les sommes qu’il dégage.
Ce positionnement laisse véritablement une impression étrange, une sorte de tentative désespérée de justifier cette utilisation du vocable « art ». Mais la faiblesse de l’analyse, bien qu’abondamment documentée, tend à provoquer l’inverse de l’effet escompté. Précisons que Jean-Jacques Launier est le fondateur de la galerie Artludik à Paris, précurseur dans l’exposition et la vente d’originaux issus de la BD, du jeu vidéo, etc. Ceci explique probablement la grande part laissée dans l’ouvrage aux aspects marchands de cet art (notamment cette ridicule annexe listant les ventes d’œuvres issues de l’art ludique…), sans pour autant qu’on puisse y voir une tentative de com’ délibérée.
Car la deuxième partie de l’ouvrage, consacrée aux grandes figures de l’art ludique, est tout bonnement passionnante, et offre un magnifique hommage à tous ces créateurs de l’ombre (pas que puisqu’on y trouve également des artistes connus de tous comme Hayao Miyazaki). John Howe, Mike Defeo, Shigeru Miyamoto, ou plus près de nous Aleksi Briclot et Sylvain Chomet, tous sont présentés dans des articles conséquents et richement illustrés.
Art Ludique est un magnifique plaidoyer pour ces artistes, qui œuvrent pour la plupart au service d’une industrie de l’entertainment et qui développent pourtant une incroyable créativité. On aurait finalement aimé un peu plus de portraits, tant ils sont réussis, et un peu moins de discours, plutôt bancal pour le coup. Mais malgré ses faiblesses théoriques, ce livre signé Jean-Samuel Kriegk et Jean-Jacques Launier reste un ouvrage de toute beauté et véritablement passionnant.
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