Azimut - Lupano / Andréae
Je connaissais Wilfrid Lupano pour ses séries Alim Le Tanneur et Célestin Gobe-la-Lune, un peu moins Jean-Baptiste Andréae (La confrérie du Crabe). Les deux se retrouvent chez Vents d’Ouest pour Azimut, série fantasmagorique au charme fou comme sa princesse d’Orient, Manie.
Dans un monde sorti tout droit d’un imaginaire débridé, le temps est au cœur des préoccupations. Véritable personnage, il semble s’amuser aux dépens des Hommes ; c’est du moins l’avis d’Aristide Breloquinte, savant farfelu qui passe son temps à étudier les chronoptères.
Dans un monde sorti tout droit d’un imaginaire débridé, le temps est au cœur des préoccupations. Véritable personnage, il semble s’amuser aux dépens des Hommes ; c’est du moins l’avis d’Aristide Breloquinte, savant farfelu qui passe son temps à étudier les chronoptères.
Mais le temps n’est pas le seul à se jouer des êtres vivants ces temps-ci : on a littéralement perdu le nord ! Ou plus précisément, on soupçonne quelqu’un de l’avoir volé. Résultat : les boussoles ne sont plus d’aucune utilité, le commerce maritime est au point mort et ce pauvre Comte de la Pérue, parti depuis près de deux ans en quête de nouvelles contrées, se retrouve à son point de départ, humilié comme personne face au monarque qui l’emploie.
Résumer l’histoire d’Azimut n’est pas chose aisée… Ca semble partir dans tous les sens, sans réelle cohérence, et pourtant tout se tient. Wilfrid Lupano réussit ce tour de force de nous entraîner dans un univers décalé rempli de personnages improbables, tout en développant une intrigue pleine de promesses. La poésie qui s’en dégage est fascinante, à l’image de ces clepsigrues, mi-oiseaux mi-machines, qui sillonnent le ciel à la recherche d’un endroit où pondre leurs œufs.
On l’aura compris, Jean-Baptiste Andréae excelle également dans son registre. Sa création graphique du monde est parfaitement dosée et onirique à souhait. On croit y voir l’influence de John Tenniel, mais peut-être est-ce juste un raccourci inconscient (dès qu’on parle de monde onirique on y voit nécessairement l’influence de Lewis Carroll).
Ce premier tome d’Azimut est enthousiasmant, poétique, intrigant,… les adjectifs manquent ! Wilfrid Lupano et Jean-Baptiste Andréae réalisent un vrai travail d’orfèvre, et l’on serait bien en peine d’y trouver un défaut. A l’image des nombreux éconduits, j’attends de revoir Manie avec impatience…
Scénario : Wilfrid Lupano - Dessins : Jean-Baptiste Andréae
Editeur : Vents d'Ouest - Série en cours - 1 tome.
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