Wolfsmund - Mitsuhisa Kuji
Ancien assistant de Kentarô Miura sur Berserk, Mitsuhisa Kuji en a visiblement conservé le goût pour les histoires crues, sans concessions, et les univers d’inspiration médiévale. Avec Wolfsmund, il livre un premier tome étrange, introductif mais sans qu’on sache précisément où il veut en venir.
L’histoire se déroule dans la Suisse du XIVe siècle, annexée dans la violence par les Habsbourg. Des poches de résistance se sont rapidement créées, mais leur détermination à reprendre le contrôle de leurs contrées n’a d’égale que la cruauté de leurs nouveaux maîtres.
L’histoire se déroule dans la Suisse du XIVe siècle, annexée dans la violence par les Habsbourg. Des poches de résistance se sont rapidement créées, mais leur détermination à reprendre le contrôle de leurs contrées n’a d’égale que la cruauté de leurs nouveaux maîtres.
La géographie a ici son importance : pour espérer fomenter une rébellion digne de ce nom, les dissidents ne peuvent qu’espérer une aide de la province italienne voisine. Seulement, pour la rejoindre, ils n’ont d’autre choix que de passer le col du Saint-Gothard et son redoutable gardien Wolfram. Les prétendants vont s’y essayer, avec peur…
La première impression est plutôt bonne : le contexte historique, bien expliqué, apporte en lui-même toutes les données du problème. Comment réussir à duper ce gardien machiavélique ? La concision du scénario permet au lecteur de rentrer rapidement dans la série. La brutalité qui s’en dégage le tiendra en haleine.
Car il faut dire ici que Kuji ne fait pas dans la demi-mesure : des morts violentes, une désespérance omniprésente, il ne laisse que peu d’espoir à ses personnages. La première histoire est d’ailleurs un modèle d’écriture, et sa chute laisse sans voix dès le premier tiers du volume.
La suite malheureusement semble un peu répétitive ; on se demande même à un moment si la série ne se limitera finalement pas à un simple catalogue d’échecs (la fin du volume apporte un élément de réponse rassurant). Graphiquement, Kuji fait montre de quelques belles qualités, mais l’ensemble reste tout de même assez léger. Les décors notamment, répétitifs et peu détaillés.
Ce premier volume de Wolfsmund, « la gueule du loup », est une intéressante curiosité. Etonnant dans sa forme et d’une violence indéniable, il ne laissera pas indifférent. Et si Mitsuhisa Kuji se cherche encore quelque peu, il ose déjà beaucoup et peut de ce fait nous réserver de belles surprises pour la suite. Quant à l’édition, est-il encore besoin de le noter, le travail de Ki-Oon est de premier ordre !
Scénario & Dessins : Mitsuhisa Kuji - Editeur : Ki-oon - Série en cours - 1 tome.
© 2010 Mitsuhisa Kuji
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