Scénario catastrophe - Tedesco / Sable
Sorti au mois d’avril aux éditions Delcourt, Scénario catastrophe m’a fait de l’œil au détour d’une étagère de nouveautés de ma médiathèque. Pas pour de bonnes raisons, je l’avoue. Avec sa couverture représentant un avion de ligne prêt à s’écraser sur un bâtiment et son titre d’une banalité confondante, ça avait tout du navet. Je me suis dit que je tenais peut-être le titre improbable auquel on n’aurait jamais cru mais qui se révèle franchement bon… Et bien non ! Le point de départ n’était pourtant pas si mal.
Alan Ripley est écrivain. Ses récits mêlant menaces terroristes et fin du monde font le plein de lecteurs...
Mais la success story s’arrête brutalement avec les attentats du 11 septembre et la mort de son frère, patron d’une boîte de mercenaires au service de l’état. Lors de son enterrement, Alan est approché par un membre d’une officine secrète de l’Etat. Cet homme va lui proposer d’intégrer un groupe de réflexion, un « Labo d’idées » censé prévoir les pires scénarios terroristes.
Il va donc côtoyer des personnages atypiques, un hacker, une microbiologiste, un scientifique alternatif,… tous plus ou moins frappés, en tout cas tous hors normes. Quelques années après, ce qu’ils avaient imaginé se réalise, et les attentats se succèdent. Travaillaient-ils vraiment pour le gouvernement ?
Le pitch est donc au départ plutôt kiffant, à défaut d’être d’une originalité monstre. On pense tout de suite au 20th century boys d’Urasawa, la comparaison s’arrêtant là. Ce qui a tout du bon blockbuster en a aussi malheureusement déjà les défauts : ces membres du fameux labo d’idées sont en plein dans la caricature. Chacun est extrêmement compétent, genre le meilleur dans sa discipline, jusqu’à l’opérateur, « un homme dont le dossier est tellement confidentiel que lui-même n’y a pas accès » ! La finesse n’est clairement pas le point fort du scénario.
Les dessins de Tedesco ne sont par contre pas désagréables, mais le découpage est tellement anarchique qu’il rend l’ensemble vraiment indigeste.
La première impression fut donc relativement correcte : Scénario catastrophe est un bel échec. On sent bien que Mark Sable cherche à tout prix à être original : il demeure pourtant dans le cliché perpétuel. Et du coup, comme souvent dans ce genre de tentative, ce qui aurait pu être un album efficace, sans prétention mais plaisant, se transforme en un ratage complet.
Scénario : Mark Sable - Dessins : Tedesco - Editeur : Delcourt
Collection Contrebande - One Shot.
Vous avez aimé cette chronique ? Pensez à vous inscrire à la newsletter et/ou au flux RSS pour être informé des prochaines publications.