L’envolée sauvage : 2ème cycle


Le premier cycle de L’envolée sauvage nous racontait, à travers le destin de Simon, un jeune orphelin juif, un peu de l’Occupation et de l’imprégnation de l’antisémitisme dans la population française. Les deux albums furent particulièrement remarqués, par leur capacité notamment à s’adresser à un public jeune sans trop édulcorer l’Histoire. Dans le deuxième cycle nous retrouvons l’histoire d’Ada, rencontrée par Simon dans le train les emmenant au camp de concentration.

Retour en arrière donc. En pleine Occupation, Ada vit à Paris avec ses parents et sa sœur Lucja. Même si les temps sont durs, ils font contre mauvaise fortune bon cœur et arrivent tant bien que mal à maintenir l’éducation et les repas pour leurs filles. Tout change la nuit du 16 juillet 1942, durant laquelle ils vont comme 13000 autres être arrêtés et parqués au Vélodrome d’Hiver.

Les parents d’Ada et Lucja comprennent vite le danger qui les guette et réussissent à faire évader leurs deux filles, avec la promesse de les retrouver vite. Les deux sœurs se rendront d’abord chez leurs oncle et tante, puis en famille d’accueil. Comme beaucoup, leur vie ne se résume plus qu’à l’exil et à la peur d’être démasquées et dénoncées.

Laurent Galandon applique ici la même recette que dans le premier cycle : il s’attache au devenir d’enfants juifs durant la seconde guerre mondiale, à la confrontation entre leur naïveté première et l’implacable machine mise en place, dans laquelle la dénonciation s’offre une belle place. Mais derrière ce côté « devoir de mémoire », on a surtout l’histoire de ces deux personnages ; et c’est une des grandes forces de l’album que de ne pas rechercher à tout crin un effet trop documentaire.

La partie graphique, auparavant prise en charge par Arno Monin, a été reprise par Hamo, que l’on avait pu voir sur la série Noirhomme. Si ses dessins sont plus « ronds » que ceux de son prédécesseur, Hamo a réussi à préserver une unité dans les dessins de la série.

Le premier cycle de L’envolée sauvage se terminait de façon un peu rapide, avec une séquence finale en forme de happy end. Ce deuxième cycle qui démarre possède les mêmes qualités, une histoire simple, une volonté mémorielle et une honnêteté dans l’approche. Reste que repartir sur l’histoire de ce personnage secondaire et revivre les mêmes problématiques perd finalement un peu de son sens. Reste quand même l’intérêt d’aborder la rafle du Vel’ d’Hiv’, triste symbole de la Collaboration en France.



Scénario : Laurent Galandon - Dessins : Hamo
Editeur : Bamboo - Collection Angle de vue - Série en cours - 3 tomes.



Vous avez aimé cette chronique ? Pensez à vous inscrire à la newsletter et/ou au flux RSS pour être informé des prochaines publications.