Edward Gorey : contes illustrés
Pour débuter cette nouvelle année, on ressort les petits trésors de la bibliothèque comme on revisiterait ses photos d’enfance. Trois petits livres d’Edward Gorey m’avaient été offerts par un ami pour mon anniversaire. Trois tous petits livres, publiés au Promeneur, aux titres des plus intrigants : l’Invité douteux, la Bicyclette épileptique et l’Aspic bleu.
On retrouve dans ces contes illustrés un exemple sublime de ce que le nonsense peut produire de mieux : une féérie inquiétante, un humour fin et une douce mélancolie.
Les premiers mots de la bicyclette épileptique, par exemple, nous plongent d’emblée dans l’étrange: « Cela se passait le jour suivant le mardi et précédant le mercredi ». La suite sera une succession de tableaux, d’aventures aussi vite survenues qu’oubliées, et un constat final amer.
Les premiers mots de la bicyclette épileptique, par exemple, nous plongent d’emblée dans l’étrange: « Cela se passait le jour suivant le mardi et précédant le mercredi ». La suite sera une succession de tableaux, d’aventures aussi vite survenues qu’oubliées, et un constat final amer.
Tous ces récits ont de fait une tonalité très sombre, et pas seulement par le noir et blanc de leurs dessins. Edward Gorey déclarait ainsi : « Comme Schubert le disait, il n’y a pas de musique gaie. Et il n’y a probablement pas de nonsense gai non plus ».
Si on reconnaît sans mal l’influence que Lewis Carroll a pu avoir sur les œuvres de Gorey, on mesure également l’influence que ce dernier a pu avoir sur un Tim Burton par exemple.
Les œuvres d’Edward Gorey sont assez inclassables : des textes courts, parfois rimés, illustrés, qui oscillent entre littérature jeunesse et adulte. Les personnages qui peuplent ses récits sont fins et tremblants, vaporeux ; leur existence est précaire. Les illustrations, proches d’un travail de graveur, sont tout simplement sublimes. Et, paradoxalement, malgré cette noirceur et ce nonsense, il se dégage de ses œuvres un humanisme certain.
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