Sortilèges - Dufaux / Munuera
Après le diptyque Fraternity en 2011 (avec Juan Diaz Canales au scénario), José Luis Munuera revient avec Jean Dufaux pour une nouvelle série chez Dargaud (deux tomes également ?). Le premier tome de Sortilèges est sorti au mois d’octobre. Si l’on retrouve d’emblée la « touche » Munuera et son dessin très disneyen, on se perd tout de même un peu en route…
L’histoire démarre avec Gaspard, jeune amoureux éperdu qui attend sa bien-aimée. Mais Blanche aujourd’hui est en retard.
Elle finit par arriver devant la chaumière, accompagnée de chevaliers, et se lance dans un monologue qui laisse Gaspard ahuri : en clair, son père, Roi de son état, vient de trépasser et à dans un dernier soupir confié les rênes du royaume à sa fille. Elle se voit donc contrainte de mettre un terme à sa relation avec le manant.
Elle finit par arriver devant la chaumière, accompagnée de chevaliers, et se lance dans un monologue qui laisse Gaspard ahuri : en clair, son père, Roi de son état, vient de trépasser et à dans un dernier soupir confié les rênes du royaume à sa fille. Elle se voit donc contrainte de mettre un terme à sa relation avec le manant.
Le chagrin de Gaspard va rapidement se muer en haine. Il incendie sa demeure et se rend chez la sorcière la plus proche afin de réclamer vengeance. Simple formalité ou presque… Mais les ennuis de Blanche ne vont pas se limiter à cet épisode, puisque même au sein de sa famille la rébellion gronde. L’arrivée du diable sur terre va-t-elle bouleverser la donne ?
L’entrée en matière, bucolique puis brutale, est bien réussie : on y voit la cruauté déjà à l’œuvre, dans chacun des personnages, personne n’est épargné. Cette noirceur sera présente tout au long de l’album et donne un caractère intéressant à l’histoire ; en effet, quelques soient les rebondissements et les aventures, chacun porte sa part de responsabilité, il y a assez peu de manichéisme.
Derrière ces bonnes intentions persiste cependant un problème : le caractère complètement décousu du scénario. Jean Dufaux développe plusieurs trames qui s’entremêlent pour (sûrement ?) se rejoindre, mais peine à créer du lien entre elles. On saute un peu du coq à l’âne et l’on finit par se demander quel est vraiment l’objectif de tout cela.
José Luis Munuera ne se montre pas non plus sous son meilleur jour. Il est toujours aussi virtuose, rien à redire là-dessus, mais ses dessins manquent un peu de chien. Peut-être la faute à une colorisation trop typée ? On retrouve en quatrième de couverture un argument de l’éditeur qui trahit un peu le problème : « Entre Tim Burton et Walt Disney, Sortilèges vous envoûtera… ». L’ensemble a trop souvent en effet ce côté lisse des mauvais Disney…
Ce Sortilèges peine à nous convaincre. L’histoire et les dessins se cherchent et oscillent toujours entre le pas mal et le… pas mal. En clair, on s’attendait franchement à mieux de la part de ces deux auteurs plus que confirmés. Mais rien n’est perdu : la suite nous apportera peut-être un peu plus de complexité, notamment avec ce fameux Maldoror, patronyme dont le choix me laisse à penser que Dufaux réserve peut-être encore quelques surprises !
Scénario : Jean Dufaux - Dessins : José Luis Munuera
Editeur : Dargaud - Série en cours - 1 tome.
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