Le Singe de Hartlepool - Lupano / Moreau
C’est un album qu’on pouvait s’attendre à voir apparaître au palmarès du dernier festival d’Angoulême. Basé sur une légende britannique récente (assez vraisemblable visiblement même si cela peut paraître insensé !), le Singe de Hartlepool est signé Wilfried Lupano, scénariste aguerri (Alim le Tanneur, Célestin-Gobe-la-Lune, Little Big Joe), et Jérémie Moreau, jeune dessinateur lauréat l’an dernier du prix Jeunes Talents à Angoulême. Un album en tous points passionnant !
On est au début du XIXe siècle, en pleines guerres napoléoniennes. Un navire français vogue dans les eaux britanniques, non loin de la côte est. Son capitaine, Louis-Armand Narraud, est un bonapartiste convaincu et nourrit une haine tenace contre les anglais. Alors qu’il s’amuse des mimiques de son chimpanzé, un jeune mousse commet l’affront d’entonner un chant de marin anglais. Ni une, ni deux, le capitaine ordonne que l’impudent soit passé par-dessus bord. Une tempête se déchaîne dans l’instant, fracasse le mât et envoie tout le monde dans les abysses.
Seuls le jeune garçon et le singe s’en sortiront, s’échouant sur la plage de Hartlepool, bourgade perdue de la lande anglaise. Alors que le garçon se joint à un groupe d’enfants, le singe est découvert par la populace. Son uniforme français (loufoquerie de son ancien maître) et leur inculture les induisent en erreur : les habitants sont persuadés d’avoir mis la main sur un espion français et sont bien décidés à lui soutirer des informations cruciales !Cette légende, on n’ose croire qu’elle puisse être vraie. Pourtant, aujourd’hui encore les habitants de Hartlepool portent le surnom de Monkey Hangers.
Wilfried Lupano en tire un scénario passionnant, fin mélange de burlesque et de fable. Tout y est parfaitement dosé, les dialogues sont aussi savoureux que la morale cruelle. Il a aussi su ajouter avec le personnage de Charles une dimension supplémentaire à cette histoire d’inculture crasse et de croyances populaires.
On est au début du XIXe siècle, en pleines guerres napoléoniennes. Un navire français vogue dans les eaux britanniques, non loin de la côte est. Son capitaine, Louis-Armand Narraud, est un bonapartiste convaincu et nourrit une haine tenace contre les anglais. Alors qu’il s’amuse des mimiques de son chimpanzé, un jeune mousse commet l’affront d’entonner un chant de marin anglais. Ni une, ni deux, le capitaine ordonne que l’impudent soit passé par-dessus bord. Une tempête se déchaîne dans l’instant, fracasse le mât et envoie tout le monde dans les abysses.
Seuls le jeune garçon et le singe s’en sortiront, s’échouant sur la plage de Hartlepool, bourgade perdue de la lande anglaise. Alors que le garçon se joint à un groupe d’enfants, le singe est découvert par la populace. Son uniforme français (loufoquerie de son ancien maître) et leur inculture les induisent en erreur : les habitants sont persuadés d’avoir mis la main sur un espion français et sont bien décidés à lui soutirer des informations cruciales !Cette légende, on n’ose croire qu’elle puisse être vraie. Pourtant, aujourd’hui encore les habitants de Hartlepool portent le surnom de Monkey Hangers.
Wilfried Lupano en tire un scénario passionnant, fin mélange de burlesque et de fable. Tout y est parfaitement dosé, les dialogues sont aussi savoureux que la morale cruelle. Il a aussi su ajouter avec le personnage de Charles une dimension supplémentaire à cette histoire d’inculture crasse et de croyances populaires.
Jérémie Moreau assure lui aussi une partition parfaite. Ses personnages sont truculents, leur bêtise ou leur humanité ressort de leurs expressions ; le décor, pluvieux, crasseux, épouse le propos et sait se faire rougeoyant au comble de l’ignominie. On retiendra surtout ce portrait du singe meurtri emmené par ses geôliers, qui persiste bien après avoir refermé l’album.
Le Singe de Hartlepool est sans conteste un des meilleurs albums de 2012. Le propos est intelligent, Lupano et Moreau le mettent merveilleusement en scène. Et si l’on s’étonne ou l’on se scandalise de cette méprise et de cette bêtise ahurissantes, pas tout à fait sûr que l’on soit forcément plus éclairés de nos jours. Les frontières ont la dent dure...
Le Singe de Hartlepool est sans conteste un des meilleurs albums de 2012. Le propos est intelligent, Lupano et Moreau le mettent merveilleusement en scène. Et si l’on s’étonne ou l’on se scandalise de cette méprise et de cette bêtise ahurissantes, pas tout à fait sûr que l’on soit forcément plus éclairés de nos jours. Les frontières ont la dent dure...
Scénario : Wilfried Lupano - Dessins : Jérémie Moreau
Editeur : Delcourt - Collection : Mirages - Récit complet.
Vous avez aimé cette chronique ? Pensez à vous inscrire à la newsletter et/ou au flux RSS pour être informé des prochaines publications.