Piège sur Zarkass - Yann / Cassegrain
On continue notre découverte de la collection «Les univers de Stefan Wul» (Ankama) avec le premier tome de Piège sur Zarkass, avec Yann au scénario et Didier Cassegrain au dessin. On y découvre un univers tout aussi lointain qu’Ygam (Oms en série), mais nettement plus chatoyant et burlesque.
On est en l’an 3001. Les femmes ont désormais assis leur domination sur les hommes, et trustent tous les postes d’importance dans la société.
L’humanité a également imposé une forme de domination sur d’autres planètes et d’autres systèmes, en se lançant dans une grande vague de colonisation ; en apparence, ces opérations se font dans le respect des populations locales. Mais en apparence seulement…
L’humanité a également imposé une forme de domination sur d’autres planètes et d’autres systèmes, en se lançant dans une grande vague de colonisation ; en apparence, ces opérations se font dans le respect des populations locales. Mais en apparence seulement…
Deux agents, Louis et Marcel, sont envoyées afin d’officiellement étudier la faune et la flore locales, officieusement pour découvrir des informations sur ces mystérieux vaisseaux triangulaires aliens qui survolent la jungle et menacent les positions terriennes. Accompagnées de leurs guides autochtones, elles vont s’enfoncer dans la forêt vierge et rencontrer de nombreux pièges.
Même si la toile de fond de l’histoire est éminemment politique (colonisation, droit du sol, etc), la tournure choisie par les auteurs (et visiblement fidèle dans l’intention à l’œuvre originale) est nettement plus burlesque. En effet, l’expédition scientifique/militaire est prétexte à un cheminement dans un univers riche et intrigant, où l’on croise arbres-à-gifles, chenilles-lions et tout un tas de curiosités naturelles.
Didier Cassegrain s’en sort d’ailleurs très bien dans cette représentation d’une nature luxuriante et disproportionnée. Les chenilles-lions, colossales bestioles servant de moyen de transport pour l’expédition, sont d’ailleurs des personnages à part entière et représentées comme tels.
Finalement, le seul problème vient de cette obsession du jeu de mots, de l’anagramme qui doit faire sourire. L’avant-propos expliquant l’avènement de cette société matriarcale sur Terre (créée pour l’adaptation BD), où les hommes « se consacrent désormais à leurs vraies passions : jeux vidéo, football, philatélie […] », s’enlisait déjà un peu dans des poncifs grotesques : moins d’armement, plus d’épanouissement personnel, la mixité obligatoire des prénoms, etc. La suite ne s’arrange pas : quand arrive la mention du test hormonal dit de «Dabinter-Toldo-Veauboir» qui peut déboucher sur une castration chimique, on tombe vraiment dans le lourdaud.
Ce premier volume de Piège sur Zarkass avait tout pour séduire : une histoire de colonisation spatiale, un peu de magie et un univers riche. Les dessins de Didier Cassegrain rendent d’ailleurs grâce à l’incroyable fourmillement qui anime cette jungle sans fin. La volonté parfois pataude du clin d’œil humoristique vient cependant ternir quelque peu l’ensemble.
Scénario : Yann - Dessins : Didier Cassegrain
Editeur : Ankama - Collection : Les univers de Stefan Wul - Série en cours - 1 tome.
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