Revival - Bienvenue à la maison


Mais que se passe-t-il dans la petite ville de Wausau, Wisconcin ? Depuis quelques semaines d’inexplicables cas de résurrection, appelée “revitalisation” par les autorités, sont apparus. C’est donc dans une ville en quarantaine depuis plus de vingt jours que l’on découvre l’agent Dana Cypress, mise à la tête de l’URCR (Unité de Régulation des Citoyens Revitalisés) par son shérif de père. Sa première enquête somme toute assez banale, la mort d’un animal dans une ferme d’élevage, va vite tourner au vinaigre.

La principale suspecte de ce qui se révèle être un empoisonnement de la bête, Mme Dittman, est une “ranimée”. Et son comportement étrange vire à l’hystérie lorsque Dana tente de l’interroger. Mme Dittman tue sa propre fille, Dana apprend que sa soeur Martha est une ranimée au moment même où celle-ci lui sauve la vie en scalpant Mme Dittman à l’aide d’une faux.

Cette interpellation qui va se transformer en carnage sera le réel point de départ du scénario, les premières pages n’étant là que pour planter le décors, nous permettre d’appréhender l’ambiance de Wausau et l’état d’esprits de ses habitants, prisonniers de leur propre ville en attendant que l’on statue sur la potentielle dangerosité de la revitalisation.

L'enquête va nous conduire de découvertes en interrogations avec des indices disséminés dans les cases et se recoupants à la manière d’une enquête policière. Et ici les images ont autant d’importance que les textes.

J’avais tout d’abord peur de lire une BD traitant de zombis, dont je ne suis pas friand. Agréable surprise, Tim Seeley nous parle ici de morts-vivants, certes, mais pas du tout de cadavres ambulants plus ou moins décérébrés. Les ranimés, ou revitalisés, sont tout à fait normaux...ou presque. Et c’est ce “presque”, plus ou moins visible suivant les sujets qui fait tout le sel de cette histoire, nous tenant en haleine, érigeant des flopées d’hypothèses pour mieux les balayer de notre esprit.

Les dessins très nets et expressifs de Mike Norton, associés aux couleurs de Mark Englert, donnent une véritable ambiance au récit. Le fait même que tout se passe en hiver ajoute un côté oppressant à l’action. On ressent presque la morsure du froid.

Ce comics est vraiment une bonne surprise et la suite se fait attendre lorsqu'on le referme tant on a envie de confronter ses propres hypothèses à ce que va finalement nous révéler l’auteur. Delcourt met dans le mille en nous proposant cette série Image Comics, d’autant que la reliure cartonné lui va bien et a été soignée, hardcover et papier glacé feront le bonheur des amateurs de beaux objets.



Scénario : Tim Seeley - Dessins : Mike Norton 
Editeur : Delcourt - Collection : Contrebande - Série en cours.





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