Batman : La Splendeur du Pingouin
Parmi les vilains qui combattent régulièrement Batman, un de ses plus anciens adversaires (il a été créé en 1941 !) est le Pingouin. Petit bonhomme particulièrement laid, il est souvent ridicule, affublé des parapluies truqués et de gadgets en tout genre.
Un choix de personnage a priori étonnant pour la collection DC Nemesis chez Urban Comics, consacrée aux plus grands méchants de l’univers DC. Et pourtant, un récit qui rend passionnant l’histoire de celui qui est souvent éclipsé par le Joker !
Ceux qui ont vu le film Batman : Le Défi, réalisé par Tim Burton, ont déjà une petite connaissance du Pingouin, campé alors par Danny DeVito. Ici subsiste de nombreuses similitudes, même si l’histoire est quand même différente. Rejeté par son père, battu par ses frères, qui mourront tous précocement... mais protégé (couvé !) par sa mère, le jeune Oswald Cobblepot est un être solitaire qui ne trouve du plaisir que dans la compagnie des oiseaux.
Moqué et humilié, que ce soit dans sa famille ou à l’école, il va développer une nature cruelle, sadique et sans pitié. Le récit alterne d’ailleurs scènes actuelles et flashbacks pour développer le personnage et son histoire. Insistant sur ses relations avec les femmes, recherchant malgré tout l’amour de l’aveugle Cassandra alors qu’il est repoussant au possible, obsédé par sa mère grabataire qu’il veut gâter à outrance avec des bijoux volés (comme une pie attirée par tout ce qui brille), le Pingouin est un être traumatisé qui ne supporte pas la contrariété et abat sans pitié tous ceux qu’il soupçonne de moqueries à son encontre. Mais il le fait rarement directement, préférant détruire une réputation, faire accuser à tort ou encore faire éliminer sans pitié les proches de celui qui l’a offensé !
Propriétaire d’un club qui sert de repaire aux trafiquants en tout genre, véritable parrain du crime, il se heurte forcément à Batman qui peut rarement prouver son implication dans les délits sur lesquels il enquête. Un justicier qui se présente comme l’anti-thèse du Pingouin, tant il paraît fort et craint, voire respecté, par sa seule présence, alors que le nabot maléfique, pourtant haï, inspire rapidement moqueries et mépris dès qu’il a le dos tourné ou commet un faux pas.
Un récit qui donne un éclairage nouveau à ce vilain, doté d’une vie tragique et qui recherche désespérément un amour impossible auprès de femmes qu’il n’arrive pas à garder. Une mini-série dotée d’un graphisme sombre comme le coeur de Cobblepot, qui sied parfaitement à l'histoire, laquelle arrive à nous faire prendre en pitié ce malheureux et pathétique personnage. Et à lui donner une autre stature que celle d’un avorton déguisé en volatile.
En complément, un one-shot nommé Joker’s Asylum : The Penguin, ou les origines du Pingouin racontées par le Joker, depuis le fond de sa cellule à l’asile d’Arkham. Intéressante, mais un peu redondante, on peut se demander d’ailleurs si cette courte histoire n’a pas servi de modèle à la mini-série présentée précédemment..
Scénario : Gregg Hurwitz et Jason Aaron - Dessins : Szymon Kudranski et Jason Pearson
Editeur : Urban Comics - Collection : DC Nemesis - Série terminée - 1 tome.
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