Scène de Crime - Brubaker / Lark / Phillips

Jack Herriman est un détective, de ces privés qui ont été malmenés par la vie et n’en attendent plus grand chose. Il vit chez son oncle Knut et son bureau est au fond de son échoppe. Car Knut est un très célèbre photographe de scènes de crimes qui tiens désormais “Scène de Crime”, une galerie dans laquelle il expose et vend ses meilleurs clichés, travail d’une vie et témoins de ce que les hommes peuvent se faire entre eux.

Par un matin morne et pluvieux, Jack se voit confier une banale affaire de personne disparue par Paul Raynolds, ancien coéquipier de son père. La mission, routinière au possible, consiste juste à retrouver de Maggie Jordan. Pas de la ramener, juste la localiser pour donner des nouvelles à Alexandra Jordan, sa soeur.

Notre nonchalant détective se met aussitôt au travail et remonte assez rapidement la piste de Maggie. Mais il se verra contraint de faire un peu plus que la “loger” et passera la nuit à discuter avec elle de sa situation, ne la quittant qu’au petit matin pour aller faire son rapport. L’histoire aurait pu s'arrêter là (et il n’y aurait alors pas sujet à faire une chronique) mais au premières heures de la matinée, Maggie est retrouvé assassinée dans sa chambre. Jack, emplis de questions quand aux motivations qui avait conduit Maggie jusqu’à ce motel et d’empathie pour le parcours de la jeune femme, décide de pousser les recherches pour savoir ce qui s’est passé.

Recoupant les informations et les indices et avec l’aide d’oncle Knut et Molly sa compagne, de Steve Ellington un ami détective et de ses relations dans la police, les investigations de Jack nous mèneront dans les dessous peu reluisants d’un groupe entre secte new age et trafiquants de drogue, mais aussi dans le passé et les secrets de la famille Jordan.

Scène de crime est construit comme un vrai bon polar et on n’en attendait pas moins de Ed Brubaker, qui signera plus tard Criminal, Fatale ou Incognito. Quand je repense à Scène de Crime, j’ai l’impression de me souvenir d’un film tant l’ambiance et le rythme du comic sont justes. Les planches de Michael Lark et Sean Phillips y sont certainement pour beaucoup : travaillées avec un nombre restreint de couleurs et avec des ombre “brutales”, faites de noirs très denses, sans dégradés. Ce choix peut choquer au début car cela “aplati” en quelque sorte les dessins mais il est au final pour beaucoup dans le sentiment que l’on a d’être constamment connecté à l’état émotionnel de Jack Harriman.

Dans le style typique des polars noirs des années 50, Scène de Crime nous embarque au côté de Jack Harriman dont la voie off nous prend par la main pour suivre ce rapport d'enquête. Delcourt a soigné cette édition, ceinte de couvertures cartonnées, y intégrant une préface Brian M. Bendis, une seconde histoire (Dieu et les Pécheurs) ainsi qu’une galerie d’illustrations de Michael Lark et James Sinclair et enfin la biographie de Ed Brubaker, Michael Lark et Sean Phillips.



Scénario : Ed Brubaker - Dessins : Michael Lark / Sean Phillips 
Editeur : Delcourt - Collection : Contrebande - 1 tome.  



Vous avez aimé cette chronique ? Pensez à vous inscrire à la newsletter et/ou au flux RSS pour être informé des prochaines publications.