Le Cinquième Beatles : l’histoire de Brian Epstein
Vous ne le connaissez surement pas et pourtant, sans Brian Epstein il n’y aurait peut-être jamais eu de Beatles. Ce disquaire qui découvre un soir ces cinq jeunes sur la scène de La Cavern à Liverpool, des rebelles, coiffés négligemment et habillés de cuir. Et il est peu dire que ce fut le coup de foudre. Du jour au lendemain, Brian consacrera sa vie et son argent à rendre le groupe « plus célèbre qu’Elvis Presley ».
Mais Brian est aussi un grand sensible sous ses allures de manager génial et généreux. Aux moeurs dangereuses pour cette époque qui aimait se croire toute propre et toute belle et refusait d’admettre qu’un homme puisse en aimer un autre et le menaçait de l’envoyer en prison pour cela. C’est avec cette douleur extrême au fond de lui, celle de ne pas trouver l’amour véritable, de se sentir rejeté et incompris, que Brian dut se battre toute sa vie.
Mais il avait trouvé sa raison d’être. C’est grâce à lui si les Beatles rejoignirent l’Amérique, passèrent au Ed Sullivan Show et devinrent ce groupe qui marqua l’histoire de la musique à tout jamais. Quand Brian disparut, il ne fallut pas plus de deux ans pour que le groupe se sépare. Il était leur ciment, leur moteur.
Vivek J. Tiwary, a découvert Brian Epstein alors qu’il envisageait une carrière de manager dans le show business. Ce modèle professionnel devint un intérêt grandissant puis une fascination. Les recherches intensives de Vivek J. Tiwary sur Epstein, au sujet duquel les informations publiques étaient très rares, ont duré vingt ans. Autant dire que le scénariste maitrise son sujet, même si quelques anecdotes ont été plus ou moins romancées : c’est ainsi qu’on entretient un mythe.
Et que dire des dessins de Andrew Robinson et Kyle Baker ! Ils sont tout simplement magnifiques. On reconnait sans peine chaque protagoniste, un grand soin est apporté aux décors et aux costumes des différentes époques et certains passages propices à l’expérimentation graphique sont juste sublimes. Quelques originalités aussi, comme cette impression d’un encrage parfois réalisé au stylo bic ou le changement radical de style pour les aventures des garçons aux Philippines (une manière de dédramatiser les choses, certainement).
L’histoire de Brian Epstein, ce « Cinquième Beatles », est un énorme coup de coeur. Evidemment pour celui qui s’intéresse aux quatre de Liverpool mais aussi pour n’importe quel amateur d’histoires profondes et humaines. Un superbe témoignage sur cette période fascinante qui ne dura pourtant pas si longtemps bien qu’elle fut extrêmement prolifique.
Scénario : Vivek J. Tiwary - Dessins : Andrew Robinson et Kyle Baker
Editeur : Dargaud - Récit complet.
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