Les Naufragés du Métropolitain - Ordas / Berr

Paris, 1910. Année de la grande inondation mais aussi des débuts du métropolitain qui n'a pas encore dix ans. Louise et Valentin travaillent dans les ateliers Verne, place Vendôme. Louise, délicate polisseuse et pupille de M. Morchard, le chef d'atelier, qui l'a prise sous son aile après le décès de sa mère dans le tragique incendie du cinématographe au Bazar de la Charité. Valentin est lui apprenti joaillier mais doit encore faire ses preuves : le jeune homme a été recruté au nom de l'amitié qui lie son frère à M. Morchard. 

Car si Jules, son ainé est un modèle de droiture et de respect, Valentin est lui plein de révolte voire de mépris envers la bourgeoisie parisienne. Ses manières d'anarchiste en herbe ne cadrent pas avec la prestigieuse maison Verne et ne sont pas du gout de M. Morchard. Quoi qu'il en soit cette journée du 17 janvier 1910 sera un tournant pour chacun de ces personnages.

La pluie ne cesse de tomber sur Paris depuis des jours, le zouave a les pieds dans l'eau et M. Morchard donne à Louise un billet de métropolitain pour qu'elle puisse renter à Vincennes au sec. C'est au cours d'un contrôle un peu houleux qu'elle fera la connaissance du sémillant Henri Delaroche, pianiste au moulin rouge. Il lui fera découvrir les coulisses du célèbre cabaret au cours d'une nuit pleine de surprise pour la jeune femme.

Valentin, lui, fera "par hasard" la rencontre du Fennec, chez d'une bande d'anarchistes et de voleurs. Sa soirée à lui sera beaucoup moins agréable que celle de Louise mais Le Fennec saura endormir sa méfiance tout en attisant ses mauvais démons, aidé en cela par une certaine naïveté du jeune homme. Quant à M. Morchard, il doit mettre la dernière main à la commande qui doit être livrée le lendemain chez l'ambassadeur du Tsar Nicolas II.

Les Naufragés du Métropolitain est une plongée dans le Paris du début du XXème siècle. Il faut dire que le scénariste, Patrice Ordas, est un spécialiste du roman historique (L'Ambulance 13, Hindenburg, La Rafale). Qui plus est, il fut directeur de l'école de joaillerie de Paris pendant 25 ans : autant dire qu'il connait le sujet. Le scénario est riche et maitrisé, ce qui promet de bonnes lectures pour les tomes à venir. Les dessins sont très réalistes et détaillés : un travail de recherche évident apparait dans les décors comme les vêtements des personnages. Ceux qui ont déjà lu la série La Maison Dieu auront retrouvé avec joie le coup de crayon de Nathalie Berr. Et pour finir l'ensemble, la mise en couleur de Sébastien Bouët est au plus juste. 

Les Rats de La Saint Eloi est un très bon et prometteur premier tome pour ces Naufragés du Métropolitain. Riche en détails historiques, on s'amusera du sous-titre (St Éloi est le patron des Orfèvres) comme de la maitrise de la savate dont fait preuve Henri en découvrant son employeur. Une aventure immersive et prenante qui appelle une suite avec impatience.



Scénario : Patrice Ordas - Dessins : Nathalie Berr - Editeur : Bamboo Édition 
Collection : Grand Angle - en cours - 1 tome.




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