Holmes - Livre IV
Cela fait dix ans que la série imaginée par Luc Brunschwig et Cecil a débuté, au départ dans la regrettée collection 32 de Futuropolis, et nous n’en sommes qu’au tome 4 ! On ne peut pas reprocher aux auteurs cette attente, tant chaque livre est pensé, soigné, peaufiné. Le livre IV, intitulé La Dame de Scutari, prend la suite directe des investigations du Dr Watson. Petit retour sur les évènements.
Les faits sont connus de tous : Sherlock Holmes rencontre la mort aux chutes de Reichenbach, entraînant dans sa chute son plus grand ennemi, le Professeur Moriarty. Le Dr Watson, spectateur impuissant de la scène, va poser son chagrin dans un ultime article dédié à la mémoire de son ami. Lorsque le jeune Wiggins vient lui annoncer que le 221B Baker Street a été cambriolé, Watson s’associe à lui pour enquêter sur les faits et va découvrir que Sherlock Holmes cachait nombre de mystères.
Le livre IV débute par le procès d’une jeune femme de l’East End accusée d’un double infanticide. Alors que les débats semblent entendus, le témoignage du Dr Parks vient tout bouleverser. Il raconte comment son expérience de médecin de guerre sur les côtes turques, à Scudari, l’a amené à la conclusion que les habitants pauvres de l’East End sont empoisonnés par les substances déversées par les usines. La mort des deux nourrissons serait donc due à l’emprise de l’industrie sur les bas quartiers. Au travers de ce récit, par la bouche de l’infirmière de Scudari, Mme Nightingale, des éléments de l’enfance de Sherlock Holmes apparaissent au grand jour.
On le pressentait déjà dans le précédent livre, l’intrigue se complexifie en nous entraînant dans le récit de l’Angleterre victorienne. C’est certes une frustration, car on aimerait que l’histoire principale avance plus rapidement, mais c’est aussi ce qui marque la qualité de la série : jamais Brunschwig ne cède à la facilité. Et puis, Sherlock Holmes ne serait pas lui s’il se livrait si facilement.
Tout a été dit sur la qualité des dessins de Cecil, comme autant de tableaux fourmillant de détails, la couleur directe, sépia pour les flashbacks, bleutée pour le présent du récit. Ils renforcent la part de mystère qui entoure cette Angleterre fin de siècle, les fantômes semblent se cacher dans les ombres des décors.
Ce quatrième livre ne fait pas exception et se révèle une nouvelle fois exemplaire : dans sa rigueur scénaristique, dans la représentation de ces ombres du passé. On aimerait juste que les auteurs accélèrent un peu le rythme des parutions pour cette série prévue initialement en neuf livres. Aucune envie d’attendre vingt ans !
Scénario : Luc Brunschwig - Dessins : Cecil - Editeur : Futuropolis
Série en cours - 4 tomes.
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