Interférences - Galandon/Puchol
Août 1973. C’est sur une plage que deux amis, Pablo et Alban, découvrent le rock anglais. A l’époque, ce son traverse la Manche par le biais de radio pirates, souvent installées en mer pour échapper à la censure. Le concept exotique et transgressif les séduit instantanément.
Janvier 1978. Les deux amis font la connaissance à Paris de Douglas, un anglais ayant participé à Radio Caroline, célèbre radio pirate. Les trois hommes sympathisent et très vite décident de lancer leur propre radio : radio Nomade.
Si Pablo compte surtout passer du rock, Alban a l’intention de donner la parole à ceux qui ne l’ont jamais : sans-abris, homosexuels, manifestants…
C’est dans une bonne ambiance que la radio se lance. Pour échapper aux brouillages des ondes par la police, ils changent leurs lieux de diffusion à chaque émission. Leur audience grandie, mais la surveillance dont ils font l’objet aussi…
Interférences fleure bon le rock’n’roll, l’insouciance, l’ambiance post-mai 68. Mais aussi la répression, la censure. L’album nous propose en parallèle l’histoire des radios pirates françaises et retranscrit de manière plutôt réaliste ses expériences auditives illégales. A l’heure d’internet, tout cela semble d’un autre temps. Mais à l’époque, le gouvernement entendait bien museler les ondes et conserver la mainmise sur les médias. Moins déjanté que l’excellent film « Good Morning England » traitant du même sujet côté anglais, Interférences narre aussi et surtout l’histoire de deux amis, que leurs convictions vont séparer.
Un témoignage efficace de ces années de transitions auxquelles succédera l’ouverture de la bande FM dans les années 80. Un rappel de ces combats militants pour la liberté d’expression et un joli hommage à ces nombreuses radios de passionnés.
Point original : l’album a été retransmis en radio en version audio, à écouter par ici.
Scénario : Laurent Galandon - Dessins : Jeanne Puchol - Editeur : Dargaud - Récit complet.
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