Y : le dernier homme

Lancée en 2002 chez Vertigo, Y : le dernier homme a consacré Brian K. Vaughan comme un des grands scénaristes actuels. Sur soixante épisodes, on suit les aventures de Yorick, antihéros aux prises avec la pire catastrophe que le monde ait connue. Un armageddon dont l’issue semble sans appel : la fin de l’humanité. Le compte à rebours a commencé…

Yorick, jeune prestidigitateur un brin naïf, est sur le point de demander sa petite amie Beth en mariage par téléphone en ce funeste 17 juillet 2002. Celle-ci, en plein trekking en Australie, est loin de se douter qu’un drame est sur le point de se produire. En l’espace de quelques secondes, tous les mâles de la planète meurent, sans que l’on en identifie la cause : attaque terroriste, virus ou fatalité ?

Enfin, presque tous les mâles… Yorick, seul humain rescapé, partage l’insigne honneur d’être le dernier reproducteur avec… Esperluette, son capucin ! Ces évènements ont eu pour conséquence de détruire complètement l’équilibre des nations : le patriarcat généralisé a ainsi causé l’effondrement de tous les gouvernements, des bourses, des armées, des entreprises,… La mère de Yorick, membre du Congrès, se retrouve ainsi propulsée aux plus hautes fonctions de l’Etat américain. C’est vers elle que Yorick se tournera en premier et qu’il débutera ainsi son voyage, à la recherche de sa fiancée et des causes de cette catastrophe.

L’idée de départ est franchement séduisante, cette sorte d’apocalypse par étapes, à petit feu. Les conséquences logiques de cette brutale disparition des hommes sont bien exploitées et ne donnent pas lieu, fort heureusement, à un discours trop engagé. Brian K. Vaughan se borne à les présenter comme des faits et rien d’autre. Toutes les déclinaisons qui en découlent, apparition de nouvelles Amazones, supériorité de l’armée israélienne, naissance du mythe du dernier homme, tout cela relève autant du cadre du récit que du clin d’œil.

Car c’est un aspect que l’on n’imaginait pas forcément dans cette série mais qui est pourtant bien présent : l’humour. Cet antihéros, Yorick, se fout pas mal d’incarner l’ultime fantasme de millions de femmes, il ne veut qu’une chose : retrouver Beth. Cet aspect de sa psychologie aurait pu être traité d’une façon sérieuse, histoire de donner de la gravité à l’histoire. Mais l’aborder comme le fait Vaughan, c'est-à-dire avec beaucoup de légèreté, donne un vrai équilibre au récit. Les dessins de Pia Guerra, sans être révolutionnaires, sonnent justes.

Brian K. Vaughan a fait du beau boulot sur cette série, avec un principe accrocheur, juste ce qu’il faut d’humour et de drame et, bien sûr, beaucoup de suspens. Bouclé en dix tomes, Y : le dernier homme est une série très accessible à découvrir absolument. Et, même s’il faut bien le dire, la fin n’est pas au niveau de ce qu’on pouvait attendre, l’ensemble vaut assurément le détour !




Scénario : Brian K. Vaughan - Dessins : Pia Guerra
Editeur : Panini Comics - Collection Vertigo - Série finie - 10 tomes.



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