Pour en finir avec le cinéma - Blutch

Blutch, Grand Prix d’Angoulême en 2009, revient cette année se faire une place dans la sélection officielle avec Pour en finir avec le cinéma, cri d’amour/répulsion pour le septième art et ses fantômes. Touchant mais sacrément hermétique pour les non-cinéphiles.

Se mettant en scène à travers un alter ego, Blutch laisse son esprit et son dessin divaguer au rythme des souvenirs de films. Scènes, postures, acteurs, actrices, les images fugaces se succèdent, s’entrechoquent, renaissent. On croise la route de Godard, énigmatique, de la plastique de Burt Lancaster, de l’aura sombre de Michel Piccoli et de nombres d’autres références qu’on serait bien en peine de connaître.

Comme à son habitude, Blutch émerveille par son dessin, d’une incroyable énergie. Le portrait de Luchino Visconti notamment, « fragments de la vie de l’artiste en sept vignettes », est tout simplement sublime.

On pense comprendre, à la lecture de ces fragments et au vu des références choisies, que ce cinéma dont Blutch nous parle est mort, ou tout du moins en partie. Et, par extension, que le cinéma actuel ne le satisfait guère. Peut-être ne survit-il plus que dans la mémoire de quelques passionnés ? Mais à travers son récit, Blutch nous pousse à partir à sa recherche.

Blutch fait partie de ces auteurs que l’on peut suivre les yeux fermés. Dans Pour en finir avec le cinéma, il déploie une narration complexe, désordonnée mais vivace. A dire vrai, je n’y ai compris que des bribes de discours, et nombre de lecteurs n’y verront qu’un élitisme bavard. Je pense pourtant qu’il ne faut y voir que le cri du cœur d’un passionné, pour qui les cinéastes sont autant de géographies peuplant l’imaginaire.


Scénario & Dessins : Blutch - Editeur : Dargaud  - Récit complet.  




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