Je ne sais pas pourquoi, il y a des histoires que j'apprécie en BD et que je ne saurai jamais regarder en film. Est-ce que je suis meilleur public devant des planches que devant une toile de ciné ? Je crois que oui. Ce média me séduit et me transporte beaucoup plus. Peut être parce que la lecture se fait à mon rythme, que j'ai plus le temps de m'attarder sur ce qui va retenir mon attention. Sûrement aussi parce que la vue du sang m'est moins désagréable en dessin qu'en film. Je sais reconnaître un bon film et ses qualités d'interprétations, de décors, de costumes, d'ambiance. Mais cela m'arrive souvent après avoir vu un film que j'ai beaucoup apprécié, de me dire que je l'aimerai encore plus s'il était en BD. Cela doit être une déformation, parce qu'en général j'entends plutôt l'inverse, de gens qui lisent une BD et en disent qu'elle ferait un bon film. Oui certaines BD sont de parfaits storyboards et peuvent donner de très bonnes distractions portées à l'écran. Mais je n'ai jamais retrouvé la profondeur d'une BD ou même d'un livre dans une adaptation. Ce n'est jamais aussi complet. Peut être aussi que l'on a un rapport plus intime avec un livre qu'avec un film. J'ai parfois même l'impression que les adaptations rendent grand public certaines histoires que je m'étais appropriées, et d'un coup elles deviennent communes et connues de tous, en tout cas en superficie.
C'est le principal but de ce blog. Essayer de donner envie de lire les BD que j'ai aimés aux gens qui me lisent. Qu'avant ou après avoir vu une adaptation en film ils aient envie d'approfondir le sujet et se plonger dans l'histoire originale. Je ne dis pas que les adaptations sont mauvaises, au contraire si elles peuvent amener des gens vers la lecture c'est très positif. Ce que je trouve dommage en revanche ce sont les gens qui ont vraiment apprécié un film, et en particulier ceux de super-héros, mais n'ouvrirons jamais un comic. Ils passent assurément à côté de quelque chose. Rien que pour l'exemple, l'adaptation ciné de Daredevil ne rend vraiment pas service aux comics de l'avocat sans peur qui sont excellents, mais que beaucoup vont, à cause du film, mal juger.
A la fin de l'année sort "Clones" avec Bruce Willis. J'adore les scénarios fantastiques d'anticipation à la K. Dick et cette adaptation du comic "The Surrogates" me donne vraiment envie. Il est actuellement difficile à se procurer en France (frais de port exorbitants pour le faire importer), mais j'espère pouvoir le lire avant la sortie du film. Apparemment une maison d'édition devrait même en faire bientôt une version française. Dans ce cas les adaptations ciné sont une bonne chose. Si elles permettent que des éditeurs français nous traduisent et fournissent des œuvres que l'on aurait sinon jamais vu de ce côté de l'Atlantique.
Les sites de fans et les forums sont remplis de débats sur les adaptations. Ici n'est pas mon sujet. Je prends toujours une adaptation pour ce qu'elle est : un média différent, dont je n'attends pas les mêmes qualités que son support original. Voilà pourquoi je ne crache pas sur les adaptations ciné. Elles peuvent apporter du bon et il y a même parfois de très bonnes surprises (Iron man en est le parfait exemple). Mais si vous avez vu "Immortel" et jamais lu la trilogie Nikopol de Bilal, ou récemment découvert "Watchmen" et pas encore ouvert le graphic novel, dites-vous qu'il n'est jamais trop tard ;o)
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Tout à fait d'accord sur le rapport intime que le lecteur entretient avec le livre. Il est d'ailleurs amusant de noter qu'un auteur et un lecteur se réclament de manière égale la paternité d'un ouvrage. "Mon livre" est celui que j'ai écrit tout comme celui que j'ai acheté et lu. A l'inverse, personne ne dit jamais "mon film" en parlant d'un DVD qu'il a juste regardé.
Dans les planches ou les pages, il y a quelque chose de magique qui se passe. Quelque chose d'indéfinissable que seule l'alliance du papier et de l'encre peut faire naître.
Intéressant articles. Je ne suis pas encore assez connaisseur en comic pour juger des adaptations. les mangas étant ridicule en film j'ai peu de comparaison. je vais donc raisonner en livre qui est un peu dans la même problématique. Personnellement, même si je préfère me plonger dans un livre pour la profondeur, une meilleure visualistation des détails et de l'actions, je ne boude pas mon plaisir devant une bonne adaptation. Le plaisir est simplement différent.
L'avantage des films, comme souligné dans ton articles, c'est que ça amène des gens à lire l'oeuvre original.
@Neault : Tu raisonnes ainsi parce que tu as une attirance certaine pour les comics et le bon papier. Mais je pense que quelqu'un avec une expérience culturelle différente peut éprouver un sentiment proche pour un film.
Par exemple, il ne m'est pas rare de dire c'est "mon" film pour un film qui m'a profondémment marqué. le plus bel exemple est le Seigneur des Anneaux. J'ai un profond attachement aux livres mais aussi aux films bien qu'il y ait des grosses différences dans le traitement. C'est mes films et mes DVD versions longues. Tout le monde n'y touche pas.
En conclusion, ça dépend tellement de son expérience culturelle que chacun possède un coté affectif pour un suppot plutôt qu'un autre
d'accord aussi avec la différence dans l'attente entre ces deux supports pour une même oeuvre. Les pages resteront toujours magiques, propices à l'évasion par la pensée, et rien que ce processus de devoir visualiser les scènes restera sûrement trés supérieur à celui de subir un film, même s'il est possible de le vivre, le ressentir.
"Par exemple, il ne m'est pas rare de dire c'est "mon" film pour un film qui m'a profondémment marqué. le plus bel exemple est le Seigneur des Anneaux."
--> Tu es la première personne alors à employer un possessif pour désigner un film. "Mon DVD", oui, mais "mon film", c'est très rare comme manière de désigner ce qui ne t'appartient pas. Alors qu'au contraire, le livre se donne de la même manière à celui qui l'a écrit et à celui qui le lit. Le rapport est également plus intime car il s'agit, à chaque fois, d'une rencontre entre auteur et lecteur, et non d'une séance publique où les sentiments sont faussés ou entraînés par les élans de la masse.
Il ne s'agit pas de mon expérience ou de mes attirances mais d'un rapport totalement différent en fonction du medium. Il se trouve que je préfère le papier mais le fait qu'il possède des particularités est indépendant de mon rapport à l'écrit.
Par rapport à ce que tu dis David c'est tout à fait ça, tu as trouvé le terme juste : subir. Pas dans le sens péjoratif du terme, mais dans le sens ou à la limite un film nous donne trop d'éléments : décors en 3D, voix des personnages, musique et bruitage etc...
Dans une BD tu dois user de ton imagination si tu veux te transporter à l'intérieur d'une case, tu dois imaginer certaines mimiques du personnage, ses gestes, les sons etc... Pas autant que dans un livre forcément, mais la BD laisse quand même une bonne part d'imaginaire lors de sa lecture. Alors qu'un film nous donne beaucoup plus d'éléments "tout cuits".
Mais que l'on ne s'y trompe pas, j'adore aussi le cinéma, qui est un art qui fait passer beaucoup d'émotions également, je ne compare là que BD et adaptations et non ciné au sens large.
Bavo Ginie, très bel article et analyse très pertinente du parallèle entre la BD et le Cinéma. Je te rejoins complètement dans ton introspection. Pour ma part ce qui me passionne avant tout dans la BD c’est la partie graphique. J’y suis particulièrement sensible et je trouve qu’avec un dessin on peut faire passer énormément d’émotion. Lorsque j’ai eu mes premières BD et plus particulièrement mes premiers stranges, je savais à peine lire mais j’étais déjà fasciné par cette multitude d’images de personnages et d’univers si différents de la réalité. Je crois que ces icones et ces visions se sont logés dans un coin de mon esprit de manière subliminale comme la référence pour les concepts les plus éthérés.
L'un des intérêts des adaptations est effectivement la possibilité de découvrir enfin l'oeuvre originale. J'ai couru après Wanted pendant 3 ans, et quand ils ont annoncé le film, j'ai enfin pu me procurer le comics, et quel pied! Par contre je n'ai touours pas vu le film...
Wade Wilson... bien que tu n'ai pas de bouche, des yeux à rayons optique sans besoin de lunettes quartz rubis, de grosses lames moches qui poussent sur tes bras, je te supplie de ne pas regarder Wanted en film, c'est ridicule, un peu comme le remake de death race ou le transporteur 3, sauf que là pour wanted il y avait un trés bon scénario à la base, mais apparemment il a disparu! par contre je suis bien content que tu te découses la bouche pour jouer dans le prochain film à mutants!
@Surfer : merci :o) je te rejoins tout à fait sur la sensibilité du dessin. @Wade : épargnes toi le film tu gagneras deux heures ;o) @David : Je suis du même avis, je n'aime pas du tout le Deadpool du nouveau Wolverine. Un Deadpool qui ne parle pas, quelle hérésie !
Alors attention! Là faut qu'on s'explique: effectivement ils m'ont bien charcuté dans Wolverine, mais je le prends avec beaucoup de recul, et je trouve que c'est intéressant quand même. Je me suis fais torturer, ils m'ont complètement détruit et reconstruit, et j'étais dans la période pré-Deadpool. Qu'est-ce qu'il peut y avoir de pire pour moi que de devoir fermer ma gueule? Etre en rupture de tacos, et le jour ou Bea Arthur s'est envolée... Bref, je m'égare. Mon apparition chez Logan n'est qu'un avant-goût, avec une bonne pointe de frustration, mais ça doit quand même donner envie non? Je trouve que c'était osé de le traiter de cette manière, et la suite en sera d'autant plus dévastatrice! Ha ha ha ha ha!
pour le deadpool muet dans wolverine, quand je l'ai vu apparaitre la bouche scellée, j'ai eu un fou rire ( suis passé pour un dingue dans la salle de ciné).
sur les adaptations de bd au ciné, je les mets au même niveau que les "reboots" des séries bd, genre ultimate spiderman ( qui pour moi est mauvais, je n'ai aucun attachement pour ce style de dessin, la vie lycéenne de peter parker est à mon gout bien assez développé dans la série originale ... je ne suis peut-être pas la cible de cette nouvelle série ).ca permet à des artistes ( dessinateurs ou réalisateurs ) de s'appropier l'univers d'un super-héros en lui révèlant un nouvel aspect de sa personnalité. ( ex dark night de frank miller ). Faut plus voir les films comme des épisodes sortis de la chronologie de la série ( ex les marvel zombies ou les crossovers dc comics vs marvel ) et qui n'ont donc aucunes influence sur l'histoire réelle des persos dans les comics ( ex tout les persos des films xmen dont l'histoire perso et leur chronologie ne r'espectent pas les bd).
Tout à fait d'accord sur le rapport intime que le lecteur entretient avec le livre. Il est d'ailleurs amusant de noter qu'un auteur et un lecteur se réclament de manière égale la paternité d'un ouvrage.
RépondreSupprimer"Mon livre" est celui que j'ai écrit tout comme celui que j'ai acheté et lu. A l'inverse, personne ne dit jamais "mon film" en parlant d'un DVD qu'il a juste regardé.
Dans les planches ou les pages, il y a quelque chose de magique qui se passe. Quelque chose d'indéfinissable que seule l'alliance du papier et de l'encre peut faire naître.
Intéressant articles. Je ne suis pas encore assez connaisseur en comic pour juger des adaptations. les mangas étant ridicule en film j'ai peu de comparaison. je vais donc raisonner en livre qui est un peu dans la même problématique. Personnellement, même si je préfère me plonger dans un livre pour la profondeur, une meilleure visualistation des détails et de l'actions, je ne boude pas mon plaisir devant une bonne adaptation. Le plaisir est simplement différent.
RépondreSupprimerL'avantage des films, comme souligné dans ton articles, c'est que ça amène des gens à lire l'oeuvre original.
@Neault : Tu raisonnes ainsi parce que tu as une attirance certaine pour les comics et le bon papier. Mais je pense que quelqu'un avec une expérience culturelle différente peut éprouver un sentiment proche pour un film.
Par exemple, il ne m'est pas rare de dire c'est "mon" film pour un film qui m'a profondémment marqué. le plus bel exemple est le Seigneur des Anneaux. J'ai un profond attachement aux livres mais aussi aux films bien qu'il y ait des grosses différences dans le traitement. C'est mes films et mes DVD versions longues. Tout le monde n'y touche pas.
En conclusion, ça dépend tellement de son expérience culturelle que chacun possède un coté affectif pour un suppot plutôt qu'un autre
d'accord aussi avec la différence dans l'attente entre ces deux supports pour une même oeuvre. Les pages resteront toujours magiques, propices à l'évasion par la pensée, et rien que ce processus de devoir visualiser les scènes restera sûrement trés supérieur à celui de subir un film, même s'il est possible de le vivre, le ressentir.
RépondreSupprimer"Par exemple, il ne m'est pas rare de dire c'est "mon" film pour un film qui m'a profondémment marqué. le plus bel exemple est le Seigneur des Anneaux."
RépondreSupprimer--> Tu es la première personne alors à employer un possessif pour désigner un film. "Mon DVD", oui, mais "mon film", c'est très rare comme manière de désigner ce qui ne t'appartient pas.
Alors qu'au contraire, le livre se donne de la même manière à celui qui l'a écrit et à celui qui le lit.
Le rapport est également plus intime car il s'agit, à chaque fois, d'une rencontre entre auteur et lecteur, et non d'une séance publique où les sentiments sont faussés ou entraînés par les élans de la masse.
Il ne s'agit pas de mon expérience ou de mes attirances mais d'un rapport totalement différent en fonction du medium.
Il se trouve que je préfère le papier mais le fait qu'il possède des particularités est indépendant de mon rapport à l'écrit.
Par rapport à ce que tu dis David c'est tout à fait ça, tu as trouvé le terme juste : subir. Pas dans le sens péjoratif du terme, mais dans le sens ou à la limite un film nous donne trop d'éléments : décors en 3D, voix des personnages, musique et bruitage etc...
RépondreSupprimerDans une BD tu dois user de ton imagination si tu veux te transporter à l'intérieur d'une case, tu dois imaginer certaines mimiques du personnage, ses gestes, les sons etc... Pas autant que dans un livre forcément, mais la BD laisse quand même une bonne part d'imaginaire lors de sa lecture. Alors qu'un film nous donne beaucoup plus d'éléments "tout cuits".
Mais que l'on ne s'y trompe pas, j'adore aussi le cinéma, qui est un art qui fait passer beaucoup d'émotions également, je ne compare là que BD et adaptations et non ciné au sens large.
Bavo Ginie, très bel article et analyse très pertinente du parallèle entre la BD et le Cinéma.
RépondreSupprimerJe te rejoins complètement dans ton introspection.
Pour ma part ce qui me passionne avant tout dans la BD c’est la partie graphique. J’y suis particulièrement sensible et je trouve qu’avec un dessin on peut faire passer énormément d’émotion. Lorsque j’ai eu mes premières BD et plus particulièrement mes premiers stranges, je savais à peine lire mais j’étais déjà fasciné par cette multitude d’images de personnages et d’univers si différents de la réalité. Je crois que ces icones et ces visions se sont logés dans un coin de mon esprit de manière subliminale comme la référence pour les concepts les plus éthérés.
L'un des intérêts des adaptations est effectivement la possibilité de découvrir enfin l'oeuvre originale. J'ai couru après Wanted pendant 3 ans, et quand ils ont annoncé le film, j'ai enfin pu me procurer le comics, et quel pied! Par contre je n'ai touours pas vu le film...
RépondreSupprimerWade Wilson... bien que tu n'ai pas de bouche, des yeux à rayons optique sans besoin de lunettes quartz rubis, de grosses lames moches qui poussent sur tes bras, je te supplie de ne pas regarder Wanted en film, c'est ridicule, un peu comme le remake de death race ou le transporteur 3, sauf que là pour wanted il y avait un trés bon scénario à la base, mais apparemment il a disparu!
RépondreSupprimerpar contre je suis bien content que tu te découses la bouche pour jouer dans le prochain film à mutants!
@Surfer : merci :o) je te rejoins tout à fait sur la sensibilité du dessin.
RépondreSupprimer@Wade : épargnes toi le film tu gagneras deux heures ;o)
@David : Je suis du même avis, je n'aime pas du tout le Deadpool du nouveau Wolverine. Un Deadpool qui ne parle pas, quelle hérésie !
Alors attention! Là faut qu'on s'explique: effectivement ils m'ont bien charcuté dans Wolverine, mais je le prends avec beaucoup de recul, et je trouve que c'est intéressant quand même. Je me suis fais torturer, ils m'ont complètement détruit et reconstruit, et j'étais dans la période pré-Deadpool. Qu'est-ce qu'il peut y avoir de pire pour moi que de devoir fermer ma gueule? Etre en rupture de tacos, et le jour ou Bea Arthur s'est envolée...
RépondreSupprimerBref, je m'égare. Mon apparition chez Logan n'est qu'un avant-goût, avec une bonne pointe de frustration, mais ça doit quand même donner envie non? Je trouve que c'était osé de le traiter de cette manière, et la suite en sera d'autant plus dévastatrice! Ha ha ha ha ha!
pour le deadpool muet dans wolverine, quand je l'ai vu apparaitre la bouche scellée, j'ai eu un fou rire ( suis passé pour un dingue dans la salle de ciné).
RépondreSupprimersur les adaptations de bd au ciné, je les mets au même niveau que les "reboots" des séries bd, genre ultimate spiderman ( qui pour moi est mauvais, je n'ai aucun attachement pour ce style de dessin, la vie lycéenne de peter parker est à mon gout bien assez développé dans la série originale ... je ne suis peut-être pas la cible de cette nouvelle série ).ca permet à des artistes ( dessinateurs ou réalisateurs ) de s'appropier l'univers d'un super-héros en lui révèlant un nouvel aspect de sa personnalité. ( ex dark night de frank miller ).
Faut plus voir les films comme des épisodes sortis de la chronologie de la série ( ex les marvel zombies ou les crossovers dc comics vs marvel ) et qui n'ont donc aucunes influence sur l'histoire réelle des persos dans les comics ( ex tout les persos des films xmen dont l'histoire perso et leur chronologie ne r'espectent pas les bd).