Légendes de la Garde - David Petersen
Il y a trois ans sortait « Légendes de la Garde, automne 1152 » de David Petersen, qui m’avait intrigué à l’époque par son format carré et sa couverture franchement réussie. Comme trop souvent, j’ai attendu que le deuxième tome sorte pour me lancer dans l’aventure, après, je l’avoue, un oubli total. C’est vrai que trois ans, ça fait long!
Petit retour en arrière : le premier volume nous plongeait dans le quotidien médiéval de la Garde des souris, en proie à la traitrise de l’un des leurs.
Nous découvrions Saxon, Kenzie, Lieam, personnages emblématiques de la Garde, la légende de la Hache Noire et les remparts de Lockhaven. Après une amorce en demi-teinte, je me suis imprégné de l’univers et ai suivi avec délectation le déroulement des évènements.
Le deuxième tome, sous-titré « Hiver 1152 », en est la suite directe. Les affrontements fratricides de l’automne ont considérablement affaibli la communauté des souris, empêchant notamment la cité de Lockhaven de s’approvisionner en vivres et médicaments. L’arrivée précoce de la rudesse de l’hiver pousse Gwendolyn, la Matriarche de la Garde, à envoyer ses meilleurs éléments au devant des cités alliées afin de ramener le minimum vital. C’est dans ce moment de désœuvrement total que renaîtront les espoirs des partisans de la révolte…
David Petersen réussit avec ces deux tomes un vrai tour de force : nous plonger dans une époque, un univers, un rythme, sans se perdre en circonvolutions sur les repères historiques, le pourquoi du comment, etc. Ce qui compte, c’est le souffle épique, l’aventure. Les explications viennent d’elles-mêmes.
Et si l’anthropomorphisme est nécessairement présent, il ne sert ici aucun regard moral sur l’humanité, aucune parabole particulière. Le choix animalier sert l’histoire et renforce l’influence des éléments naturels. Tout est ici une question de rythme.
Et si l’anthropomorphisme est nécessairement présent, il ne sert ici aucun regard moral sur l’humanité, aucune parabole particulière. Le choix animalier sert l’histoire et renforce l’influence des éléments naturels. Tout est ici une question de rythme.
Le dessin, comme en témoignent les couvertures, est d’une grande élégance. Les personnages sont particulièrement bien croqués, très expressifs et charismatiques. David Petersen mêle réalisme et expressivité, jouant admirablement sur les palettes chromatiques limitées pour chaque saison. J’avoue tout de même un faible pour l’hiver et ses étendues de neige et de givre.
Les deux volumes des Légendes de la Garde sont un ravissement, par leur dessin comme leur scénario. Œuvre plutôt orientée jeunesse, en tout cas souvent exploitée comme telle, elle se destine sans aucun doute à un public plus large : l’univers, tout en étant parfaitement accessible aux plus jeunes, séduira les adultes par sa finesse et sa vitalité. Espérons juste qu’il ne faudra pas attendre trois années supplémentaires pour connaître la suite !
Scénario & Dessins : David Petersen - Editeur : Gallimard - Série en cours - 2 tomes.
Scénario & Dessins : David Petersen - Editeur : Gallimard - Série en cours - 2 tomes.
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