Le berceau des esprits - Kei Sanbe

Kei Sanbe a suscité des avis partagés avec son précédent opus, l’île de Hozuki. Manga de genre dont il faut accepter les ressorts, fin quelque peu ratée (ce qui semble être une constante dans son œuvre). Sa nouvelle série, Le berceau des esprits, semble régie par les mêmes règles de série B, façon survival. Et ça démarre bien !

Des lycéens, veinards, profitent d’une croisière au large de l’Afrique en guise de voyage scolaire. Mais ce qui devait être un moment idyllique vire rapidement au drame après le retournement (!) du paquebot en pleine mer. 

Complètement désorientés, ils se retrouvent donc dans ce bateau, sous le niveau de la mer, avec l’eau qui s’infiltre progressivement dans les pièces éventrées. Une seule solution : grimper pour échapper à la noyade.

Mais voilà, tout n’est pas si simple. Leurs chances de survie étaient déjà minces, elles se réduisent encore avec l’apparition de zombies, prêts à tout pour becter de la minette ou de l’éphèbe. Le mal, on le sait contagieux, s’amplifiant à mesure que les victimes succombent. En bref, un petit groupe archétypal (1héroïne en puissance, 1 nunuche terrifiée, 1 séducteur, 1 incompris ténébreux) réussit pour l’instant à tirer son épingle du jeu. Pas sûr qu’ils entrevoient la sortie pour autant…

Kei Sanbe démarre son récit en plein cœur de l’action, pas de prologue, pas de suspens, deux pages et c’est déjà l’apocalypse. Cette entrée en matière est particulièrement bien sentie et efficace : on n’est pas trompé sur la marchandise, du gore qui ne s’embarrasse pas trop longtemps de détails inutiles. Et c’est globalement ce qui est appréciable dans ce premier tome : Kei Sanbe assume totalement ces stéréotypes et ne cherche pas à les dissimuler ou à les rendre plus originaux.

Graphiquement, rien ne nous est épargné : membres découpés, corps en putréfaction, exécutions sommaires. Le tout réalisé avec une certaine virtuosité. Comme d’habitude, on a droit à des poitrines opulentes, quelques petites culottes, mais rien de trop appuyé. L’ambiance, oppressante, est bien rendue avec des monologues et des onomatopées omniprésents.

Avec des éléments très simples, Kei Sanbe réalise un excellent premier tome. Ce Berceau des esprits est une parfaite série B, un survival horror sans surprise mais maîtrisé. Avec pour l’instant trois tomes parus au Japon, on se doute que l’équipe de départ va s’étoffer un peu, que certains mourront brutalement, qu’il y aura de plus en plus d’eau et de plus en plus de zombies, mais pas nécessairement plus de complexité scénaristique. Et, paradoxalement, on l’espère, car pour l’instant ça ne pourrait pas être plus fun !



> Lire les premières pages sur le site de Ki-oon



Scénario & Dessins : Kei Sanbe - Editeur : Ki-oon - Série en cours - 1 tome.
© Kei Sanbe / SQUARE ENIX CO., LTD.



Vous avez aimé cette chronique ? Pensez à vous inscrire à la newsletter et/ou au flux RSS pour être informé des prochaines publications.