Bride Stories - tome 3
La parution de Bride Stories bat son plein, avec un troisième tome sorti début décembre. Nous avions laissé Mr Smith, l’ethnologue, sur le départ à la fin du tome 2. Comme lui un peu triste de laisser Amir et Karluk à leur quotidien, on se demandait ce qu’allait bien pouvoir nous réserver la suite des aventures. Et bien c’est une nouvelle fois conquis que l’on quitte l’album, toujours aussi sublime et passionnant.
Décidé à poursuivre son voyage d’étude, Henry Smith a donc décidé de quitter la famille Eyhon pour rejoindre Ankara. Première étape : rejoindre un guide qui est censé l’attendre dans une proche bourgade.
Décidé à poursuivre son voyage d’étude, Henry Smith a donc décidé de quitter la famille Eyhon pour rejoindre Ankara. Première étape : rejoindre un guide qui est censé l’attendre dans une proche bourgade.
Le premier problème se pose lorsqu’il constate que non seulement personne ne l’attend, mais qu’en plus son cheval et ses bagages ont disparu. De cette galère naîtra une rencontre déterminante avec une jeune veuve, Talas, victime comme lui des mêmes mésaventures.
Invité à rejoindre son campement, Smith va rencontrer la belle-mère de Talas, seule rescapée de la famille. Elle va s’enticher du jeune occidental et faire pression sur lui pour qu’il épouse sa bru. Mais derrière l’embarras commun des deux jeunes célibataires, commence à poindre un début d’intérêt.
On se demandait depuis le début quel serait le point de vue de l’auteur. Une succession de portraits ? Une histoire construite ? Un élément de réponse avec ce troisième volume, alors que le personnage de Smith, au départ élément rhétorique pour introduire les parties plus documentaires, devient central. Son personnage est en réalité le double fictionnel du lecteur. Comme lui, nous découvrons, incrédules, ces coutumes d’un autre temps, cet art de la survie dans des contrées hostiles. Et, comme lui, on tombe sous le charme de Talas.
Autre avancée intéressante : alors qu’il était difficile au départ de situer avec certitude le récit dans une époque, Kaoru Mori introduit désormais petit à petit des éléments historiques, notamment la lutte d’influence que se livrent Anglais et Russes.
Nous avons déjà beaucoup parlé du souci du détail, dans les étoffes et les décors, ainsi que de l’exceptionnelle qualité du dessin en général. Ce sentiment est une nouvelle fois confirmé, notamment à travers le long passage consacré à l’alimentation et au marché. La passion qui se dégage des personnages au moment du repas est très communicative, on rêve de goûter ces plats simples, les odeurs semblent sortir de la page ; un passage que peut-être seul un japonais était capable d’écrire.
On va finir par ne plus trouver de superlatifs pour qualifier cette série ! Chaque tome a renforcé et dépassé le positif du précédent. L’histoire est désormais clairement lancée, et l’on peut penser que Kaoru Mori ne nous livrera pas une simple succession de portraits, mais bien un formidable voyage dans les steppes d’Asie centrale, épique et passionné. Seul hic : nous avons déjà rattrapé la publication japonaise, et l’attente risque donc d’être longue…
OTOYOMEGATARI © 2009 Kaoru Mori / ENTERBRAIN, Inc.
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