Le Scorpion - Marini / Desberg

Le dixième volume des aventures du Scorpion est paru récemment aux éditions Dargaud. Le tome précédent nous laissait sur une fin pleine de promesses : nous allions enfin connaitre les origines du personnage, percer ce secret qu'il cherche lui-même à résoudre depuis tant de temps.

Armando Catalano est un trafiquant de reliques. Sa mère, jugée hérétique pour avoir séduit un homme d'église, a été brulée sur le bucher alors qu'il n'était encore qu'un bébé. Il porte "la marque du diable", une tache de naissance représentant un Scorpion. Le cardinal Trebaldi s'est juré de débarrasser Rome de ce fils de Satan. Il charge Méjaï, une gitane spécialisée dans les poisons, de le retrouver et l'éliminer. Mais l'on n'attrape pas aussi facilement un Scorpion…
 
Sur fond de complots, de trahisons et d'alliances se joue à Rome le destin de l'Europe, manipulée par la religion catholique qui sert de prétexte à asseoir le pouvoir de neuf familles régnant depuis des siècles dans l'ombre. C'est dans ce contexte que le Scorpion accompagné de son fidèle ami le Hussard partira à la recherche de ses origines et tentera de faire tomber Trebaldi entre temps devenu Pape. Leurs aventures les mèneront à découvrir de nombreux secrets historiques, du trésor des Templiers aux origines de l'église.
 
S'il n'est pas à proprement parler le fils du Diable, Armando est en revanche diablement sexy et ce ne sont pas les très nombreuses conquêtes qui auront succombé à son charme qui diront le contraire. Notre héros est un homme séduisant et il sait jouir de ses atouts.  Les femmes ne s'y trompent pas et tombent toutes à ses pieds, qu'elles soient prostituées ou de haut rang. La plus vénéneuse d'entre toute, la gitane Méjaï, ne restera pas non plus insensible au regard de braise du Scorpion. La série offre de nombreux passages sulfureux, sans toutefois tomber dans l'érotisme.

Car ce qui est au centre des préoccupations ce sont surtout les ennemis, les complots et histoires de famille. Même si dès le départ nous pouvons penser avoir une petite idée sur le fond de l'intrigue, Stephen Desberg a suffisamment bien ficelé son récit pour que de nombreux rebondissements viennent nous faire douter et tenir notre curiosité éveillée. La religion est au coeur du scénario (sont remis en cause au passage plusieurs de ses fondements), mais également de nombreux événements issus de l'histoire de cette époque sans toutefois entrer dans quelque chose qui aurait pu devenir trop pompeux ou complexe.

 
Tous ces éléments sont magnifiés par les dessins d'Enrico Marini. Les décors, les costumes, le charisme des personnages donnent à cet excellent hommage aux films de capes et d'épées et autres romans d'aventure un charme incontestable. Le style du dessinateur a évolué avec le temps et sa colorisation est devenue de plus en plus harmonieuse et gracieuse. Les ambiances de certains passages de la série sont si envoutantes que l'on se sent sans peine transporté dans l'histoire, au milieu de décors d'un réalisme bluffant.

Ce 10ème tome nous emmène dans de longs flashbacks nous dévoilant enfin les méandres d'une histoire au final plus complexe que l'on aurait pu le croire. Tout est parfaitement orchestré depuis le départ et nous assistons enfin aux révélations sur le passé du Scorpion lors d'une scène remarquablement bien construite, se déroulant dans la magnifique basilique Saint-Pierre.

Mais même si nous connaissons enfin ces secrets de familles et jeux politiques, l'histoire du Scorpion n'est pas encore arrivée à son terme et c'est dans un tout nouveau contexte que nous poursuivrons maintenant la suite de ses aventures. 




Scénario : Stephen Desberg - Dessins : Enrico Marini 
Editeur : Dargaud - Série en cours - 10 tomes. 




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