Cesare - Fuyumi Soryo
On aura entendu parler des Borgia ces derniers temps ! Entre la série de Jodorowsky, complétée récemment par le Pape terrible, et les deux séries télé fraîchement diffusées, difficile de ne pas avoir en tête le nom de César Borgia. Ki-Oon nous propose la série de Fuyumi Soryo, Cesare, supervisée par Motoaki Hara, universitaire spécialiste de la renaissance italienne et traducteur de Dante.
Angelo Da Canossa, jeune homme doué mais peu fortuné, a réussi grâce au haut patronage de Laurent de Médicis à intégrer l’université de Pise. En arrivant il y découvre un nouveau mode de vie et de nombreux protocoles dus notamment aux jeunes de haut rang qui fréquentent l’établissement. Il intègre, comme c’est la règle, le cercle étudiant de la Fiorentina.
Angelo Da Canossa, jeune homme doué mais peu fortuné, a réussi grâce au haut patronage de Laurent de Médicis à intégrer l’université de Pise. En arrivant il y découvre un nouveau mode de vie et de nombreux protocoles dus notamment aux jeunes de haut rang qui fréquentent l’établissement. Il intègre, comme c’est la règle, le cercle étudiant de la Fiorentina.
C’est alors qu’est évoqué le numéro un du cercle des espagnols, un certain Cesare Borgia, qui bien que ne venant que très rarement assister aux cours, a la réputation d’être particulièrement intelligent et cultivé. Il est vrai qu’avec un père cardinal n’ayant pour seule obsession que de devenir Pape, il a maintes occasions de mettre son habileté à l’épreuve…
César Borgia a toujours fasciné par la place qu’il occupe dans l’ouvrage de Machiavel, Le Prince. Il est, dans l’inconscient collectif, le symbole de la raison d’état et d’une forme de tyrannie raisonnée. Si l’on rajoute ses proches dans l’équation (son père Rodrigo, un Pape qui n’aura pas laissé un souvenir impérissable à l’Eglise, et sa sœur Lucrèce qui aura longtemps été présentée comme le symbole de la débauche), on comprendra que cette famille possède un caractère romanesque indéniable. D’ailleurs, tout et son contraire a pu être dit sur eux.
Sur l’aspect historique, Fuyumi Soryo s’est appliquée à être la plus précise possible, en prenant soin de ne pas tomber dans la simple description. L’introduction de sa série par l’intermédiaire du jeune Angelo, personnage candide et inculte de bien des choses, est plutôt bien pensée. En effet, si le personnage en lui-même est insignifiant au possible, sa présence au premier plan permet de donner un peu de relief à la mise en contexte.
Graphiquement, c’est assez réussi également. Quelques beaux intérieurs, des visages soignés, des expressions plutôt crédibles. Une légère tendance tout de même à user des plans « beau jeune homme ténébreux » agace quelque peu. Mais globalement, on reste dans un manga historique et on n’en dévie pas trop.
Ces deux premiers tomes de Cesare sont encourageants. L’action se met en place lentement, Fuyumi Soryo prenant le temps de poser le maximum d’assise historique au récit. Il en résulte un rendu moins clinquant que dans les séries télé, mais sur la durée un contenu probablement plus intéressant.
Scénario : Fuyumi Soryo / Motoaki Hara - Dessins : Fuyumi Soryo
Editeur : Ki-oon - Série en cours - 2 tomes.
CESARE - HAKAI NO SOZOSHA © Fuyumi Soryo / KODANSHA Ltd.
Vous avez aimé cette chronique ? Pensez à vous inscrire à la newsletter et/ou au flux RSS pour être informé des prochaines publications.