Midnighter : Machine à tuer

Tout droit échappé de la série The Authority, créée par Warren Ellis, The Midnighter s’offre un petit arc signé Garth Ennis. Volontiers bourrin, ce personnage atypique - assez proche dans ses aptitudes d’un Punisher par exemple - va se retrouver embarqué dans une histoire de voyage dans le temps pour revisiter une des grandes interrogations du siècle dernier. Le titre : Machine à tuer.

L’équipe d’Authority est à bord de son vaisseau, en mode pause, chacun vacant à ses occupations. Midnighter, lui, ne sait faire qu’une chose : son job. Il fait tourner un globe, pose son doigt au hasard : ce sera l’Afghanistan

Alors qu’il déroule sa mission comme une affaire de routine (juste quelques tanks à dézinguer), défonçant à peu près tout sur son passage, son retour se complique. Intercepté lors du transfert au vaisseau, il se retrouve étrangement prisonnier d’un vieil homme (que l’on imagine riche et puissant) et de sa garde rapprochée et suréquipée.

Ce qu’on attend de lui est simple : il doit voyager dans le temps afin d’assassiner Hitler avant qu’il ne devienne Führer. Midnighter n’est pas très habitué à recevoir des ordres, encore moins quand il s’agit d’aller buter un enfant ou un jeune homme (à quelle époque va-t-il devoir remonter ?) a priori encore innocent. Seulement voilà, comme les choses sont bien faites, ces mystérieux commanditaires lui ont implanté en lieu et place de son second cœur une bombe relativement puissante, en tout cas suffisamment pour le réduire à néant. Du coup, il va bien falloir s’y mettre…

Partant d’un postulat très classique (et si tu pouvais retourner à Vienne en 1908 et rencontrer Hitler qui n’était qu’un postulant à l’Académie des Beaux-Arts, tu le tuerais ?), Garth Ennis s’engage dans un scénario un peu branque, mettant en scène une sorte de brigade qui s’applique à lutter contre les paradoxes temporels, et qui s’emploiera donc à empêcher Midnighter de mener à bien sa mission. Mais malgré le côté un peu enfantin du scénario où des éléments semblent se rajouter au fur et à mesure sans grande cohérence, ça fonctionne plutôt bien. Le côté désabusé de Midnighter, qui dans l’histoire ne cherche après tout qu’à sauver sa peau, rend la lecture plaisante car débarrassée de tout le côté « si tu en as le pouvoir, est-ce bien de modifier le passé ? » et tout le déballage moraliste qui l’accompagne. Quant au dessin de Chris Sprouse, il tient la route, c’est efficace et sans gros défaut.

Le volume compte également un autre récit - plus anecdotique car il ne représente qu’un cinquième de l’album-, cette fois-ci dessiné par Glenn Fabry. Transposition dans le Japon féodal du couple Midnighter/Apollo, l’histoire tient plus de l’exercice de style que du vrai récit. J’avoue que je n’ai pas du tout accroché au rendu graphique (pourtant en général j’apprécie le travail de Fabry), que j’ai trouvé assez fadasse, ni d’ailleurs à l’histoire en elle-même, sans grand intérêt.

Un bon album qui devrait forcément attirer les lecteurs d’Authority, mais qui peut aussi permettre à ceux qui n’ont jamais lu la série originelle de mettre un pied dedans. Rien d’inoubliable, mais un bon moment de lecture (ce qui, en certains temps, peut quand même relever de l’inoubliable…).


> Lire la preview sur le site Panini Comics 



Scénario : Garth Ennis - Dessins : Collectif 
Editeur : Panini Comics - Collection 100% Wildstorm.  


Vous avez aimé cette chronique ? Pensez à vous inscrire à la newsletter et/ou au flux RSS pour être informé des prochaines publications.