Blacksad - Amarillo
Blacksad, le sexy chat détective est de retour. Sous une couverture dont les tons jaunes viennent égayer notre météo triste et froide. Il est cette fois question de deux auteurs, amis ou concurrents (?), poète et écrivain, dont l’un remet en cause la valeur des écrits tandis que l’autre doute de la qualité de ses mots.
La suite n’est qu’une escalade de mauvaises circonstances, qui feront que notre écrivain commettra bien des erreurs, juste parce qu’il se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment… Jusqu’à ce qu’il croise la route de Blacksad.
C’est sous la forme d’un road movie que se déroule donc cette histoire, qui font se croiser communautés marginales, hommes de pouvoir, voyous, simplets, mais également un membre de la famille de Blacksad, dans un joyeux méli-mélo.
L’injustice est au coeur du récit et cette histoire qui veut que l’on s’attache à un homme qui a commis des crimes nous en rappelle d’autres. En particulier le film « Sous le plus grand chapiteau de monde » et pour cause, une grande partie de l’action de l’album se déroule dans un cirque (et je n’en dirais pas plus pour ceux n’ayant encore jamais vu ce magnifique film…).
Se trouve aussi de nombreuses références à la « beat generation », au travers de sa musique, de ses routes et de tout un tas de références que notre ami David met en lumière dans un excellent entretien avec Diaz Canales et Guarnido sur 7BD (que je vous conseille grandement de lire, vous y retrouverez également une remarque judicieuse au sujet des couvertures de la série).
Evidemment les dessins de Guarnido sont toujours aussi sublimes et ses colorations parfaites, l’album est une nouvelle fois un vrai plaisir pour les yeux. Mais je ne le rangerai tout de même pas dans la catégorie de mes favoris. En premier lieu je trouve le personnage de Blacksad trop en retrait dans cette histoire, plus spectateur que protagoniste à part entière. L’action est peut-être également un peu trop soutenue et elle ne m’a pas laissé le temps de rentrer totalement dans la tête de Chad, le lion malchanceux.
Effectivement l’empathie nous gagne très rapidement pour ce personnage (mais je crois que cela est dû en grande partie aux traits que lui ont attribués les auteurs, ce lion étant particulièrement séduisant) et j’aurai vraiment aimé pouvoir en savoir davantage sur lui, que ses pensées soient un peu plus développées pour vraiment entrer dans sa peau d’homme désespéré en cavale. Tout ceci ne fait que me dire que les albums de Blacksad sont vraiment trop courts et c’est le reproche que l’on fait en général aux oeuvres de qualités. N’empêche que je ne cracherai pas sur des « versions longues » de certains tomes, pour prolonger le plaisir et développer la psychologie de certains personnages.
Une nouvelle fois notre matou préféré nous séduit. Nous emmenant dans un voyage haut en couleur et croisant des personnages atypiques et intrigants. Mention spéciale aux motards et gens du cirque, communautés particulièrement bien représentées dans des ambiances toujours aussi immersives.
Scénario : Juan Diaz Canales - Dessins : Juanjo Guarnido
Editeur : Dargaud - Série en cours - 5 tomes.
Vous avez aimé cette chronique ? Pensez à vous inscrire à la newsletter et/ou au flux RSS pour être informé des prochaines publications.