L’ART INVISIBLE - SCOTT McCLOUD - Part 1
Roy Pallas est un lecteur de B&O
diplômé en arts plastiques et également auteur du blog le dessin,
site où il explique comment apprendre cette discipline avec des
conseils pour rester motivé. Il est spécialisé dans le portrait et
le croquis et aime également publier quelques réflexions
personnelles originales.
Il m'a proposé d’écrire cet article il y
a quelques jours, après avoir lu un livre au sujet de la Bande
dessinée qui l’a beaucoup marqué, il s’appelle L’art
invisible de Scott McCloud et sa lecture a radicalement
changé sa vision de la BD. Voici donc cet article (qui en réalité
sera un dossier découpé en plusieurs parties).
Est-ce que vous vous êtes déjà posé
la question de savoir si la BD appartenait au domaine de la
littérature ou à celui du dessin ? Eh bien si oui, sachez que
Scott McCloud se l’est également posé et après 15 ans de
réflexion, il affirme que c’est un domaine tout à fait à part.
Mais un domaine qui souffre de ne pas avoir de définition encore
précise. Dans le but d’en établir une qui ne soit ni trop
restrictive, ni trop vague, Scott McCloud analyse avec beaucoup de
soin les éléments qui composent une BD et fait une synthèse qui ne
peut que marquer les esprits (intéressés ou pas par la
bande-dessinée).
Les gens ont de la BD une vision
péjorative, que les illustrations sont réservées aux enfants, que
c’est un divertissement... Alors que c’est un art plus complexe
qu’il n’y paraît. McCloud va s’intéresser aux éléments
les plus caractéristiques de la BD. Voici une liste de quelques
thèmes abordés dans son livre.
La variété des styles
de dessin
Scott
McCloud parle plus « d’icône », un terme plus
précis que « image ». Une icône est une image qui
ressemble à ce qu’elle représente. Si l’icône est
non-figurative, elle possède un sens fixe et absolu (idéal
pour représenter des idées). Au contraire, plus une image est
proche de la réalité, plus sa signification est instable. Donc plus
le dessin est photo-réaliste, moins on peut l’interpréter de
manière personnelle.
On parle de dessin humoristique lorsque
le graphisme est volontairement simplifié. Cette simplification
permet au lecteur de s’intégrer au personnage. Ce qu’il
ne pourrait pas faire avec un dessin réaliste qui possède plus
d’information et donc permet de moins s’y identifier.
Les styles de dessins sont aussi
nombreux que les auteurs. Ils vont du plus réaliste au plus
abstrait. Il a fallu trouver un moyen de regrouper ces styles tout en
mettant en avant leurs singularités.
Scott McCloud est le premier à établir
une classification des styles graphiques des auteurs. Et pas
n’importe comment ! À partir d’une organisation, non pas
chronologique ni hiérarchique mais sous forme de pyramide dont les
côtés sont : le niveau pictural (ou les formes et les
couleurs sont elles-mêmes), la réalité (le degré de
ressemblance à notre réalité) et la langue (comme forme de
simplification extrême). La position d’un style de dessin dans la
pyramide se fait en fonction de ces trois critères.
Les autres parties du dossier à venir :
- Exprimer des sensations par la ligne / La relation entre bande dessinée et l’art (part 3)
Auteur : Scott McCloud - Editeur : Delcourt.
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