Des lendemains sans nuage - Meyer / Gazzotti / Vehlmann

 Le monde a bien changé depuis que F. G. Wilson y a imposé une nouvelle façon de vivre via sa société Technolab. Au départ tout le monde voulait de ce confort et de cette technologie censée rendre l'avenir meilleur. Mais la réalité est toute autre. Devenu un véritable empire, Technolab dirige tout et ce n'est pas l'implant cérébral, que chacun a dès la naissance, qui laissera la population dire le contraire.

Nolan Ska, un brillant ingénieur a réussi a inventer une machine à remonter le temps et il a bien l'intention de s'en servir pour tenter d'arrêter Wilson avant que celui-ci ne devienne un tyran. 

Comme son implant l'empêche d'intenter quoi que ce soit qui pourrait nuire à F. G. Wilson, Nolan devra intervenir en essayant de changer le cours des événements. Il rencontre le jeune homme alors que celui-ci veut devenir écrivain. Voulant l'aider à y parvenir, Nolan deviendra son "nègre", écrivant des histoires de science-fiction inspirées de fait réels, venant de son propre futur. 

C'est dans cette habile mise en abyme que Fabien Vehlmann (Seuls, Spirou et Fantasio…) nous décrit ce qu'est devenu l'humanité : dans les prisons, les détenus sont abrutis à coup de soap-opéras minables, les sportifs ont désormais accès au dopage légal et réalisent de véritables exploits, les enfants manipulés génétiquement sont sans âme mais incroyablement intelligents…

Chaque petit chapitre nous présente un concept et le développe le temps de quelques pages. Et c'est là que le bas blesse. Car en science-fiction, et surtout dans le genre anticipation, il faut bien distinguer deux choses : le concept et la façon dont il est exploité. Si l'idée de base est excellente mais repose sur un développement faiblard il peinera à convaincre vraiment.

Et c'est ce qui se passe avec ce one-shot. Les conceptions sont bien pensées, mais le nombre de pages qui permettrait de leur donner suffisamment d'ampleur leur fait cruellement défaut. On se retrouve donc avec de bonnes choses, mais l'on regrette qu'elles ne soient pas plus approfondies (quand parfois même certaines histoires s'achèvent sur une fin ouverte…).

Côté dessins, Ralph Meyer (Berceuse Assassine) et Bruno Gazzotti (Soda, Seuls) travaillent à quatre mains. On reconnait aisément leurs styles graphiques assez proches et les dessins tendent à se rapprocher de ce que réalise Gazzotti dans Seuls. Si l'on adhère au genre c'est donc du tout bon.

Alors que nous aurions pu gouter à une sorte de "SOS Bonheur" moderne, il faudra donc se contenter d'une sympathique bande-dessinée, bien pensée mais au goût d'inachevé. Dommage, surtout que l'angle quelque peu cynique et humoristique qu'avait insufflé Fabien Vehlmann aurait vraiment gagné à s'exprimer davantage.


Scénario : Fabien Vehlmann - Dessins : Ralph Meyer / Bruno Gazzotti - Editeur : Le Lombard
Collection Signé - One-shot.  



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